Au début de l’été 2021, Higueras (les figuiers), un squat dans le quartier madrilène de Tetuán, a subi le siège d’une entreprise spécialisée dans l’expulsion de squats. Dans l’état espagnol de nombreuses boîtes de sécu vendent leurs services d’expulsions de façon pas très légale mais avec la connivence de l’État. Higueras a réussi à se tirer de ce premier siège, mais un procédure judiciaire est en cours. Dans le territoire espagnol, les expulsions de logement, qu’elles soient faites par des condés ou des vigiles, rencontrent souvent une certaine résistance, qui passe par un rassemblement devant la maison avec plus ou moins de tensions, ce qui attire les médias. En effet, le squat est là-bas un sujet de prédilection des médias et des politiciens, beaucoup plus qu’en fRance. D’autres formes de résistance existent : des manifs en riposte, des sabotages ou des occupations symboliques. Quelques personnes ont écrit un texte en donnant leur vision et quelques pistes sur les formes que pourrait prendre la solidarité. Malgré la différence de contexte, ce texte pourrait enrichir la réflexion et l’action alors que les condés, les gros bras, les proprios et les médias attaquent avec hargne nos maisons et nos espaces. Read More
Madrid: La Ingobernable ouvre un bureau des droits sociaux dans le centre ville
Le collectif qui squattait le bâtiment du 39 rue Gobernador a annoncé ce matin (le 2 mai) l’occupation d’un bâtiment au 5 rue Cruz pour « résister en commun et conquérir de nouveaux droits ».
Avec le slogan « Les droits sociaux pour tout changer », le collectif de La Ingobernable a lancé ce nouveau projet qu’il a appelé Office des droits sociaux (ODS, Oficina de Derechos Sociales). Dans un communiqué, iels expliquent que ce projet servira à « résister en commun et à conquérir de nouveaux droits » car iels ne peuvent « plus attendre » et soulignent que la crise actuelle du covid19 « nous frappe avec d’autres pandémies : les files d’attente de la faim, la méfiance, le fascisme, la précarité, le racisme, la spéculation, la solitude, le pessimisme et la peur », déplorent-iels.
L’ODS aura sept axes qui répondent à sept urgences sociales : le droit au logement, le droit à l’alimentation, le droit de manifester, la précarité du travail, les transféminismes et la contestation, le revenu de base et la santé communautaire. C’est ce contexte d’urgence sociale qui a poussé le collectif à brandir le slogan « Les droits sociaux pour tout changer », avec l’engagement de « résister en commun » et d’ouvrir cet espace où « se développer, protéger et lutter pour les droits sociaux ». Read More
Madrid: expulsion de l’Ateneo Libertario de Vallekas
Le 23 octobre à 7 heures du matin, de nombreux camions anti-émeute se sont présentés au centre social pour procéder à son expulsion. Le collectif appelle à un rassemblement cet après-midi à 20 heures dans le parc d’Amos Acero.
Ce matin, la menace qui pesait sur l’Ateneo Libertario de Vallekas s’est concrétisée. À 6 heures du matin, une colonne de fourgons anti-émeutes est arrivée à l’entrée de l’Ateneo, au 59 de la rue Párroco Don Emilio Franco. Ce n’est qu’une heure plus tard, à 7 heures, que les agents anti-émeutes ont réussi à enfoncer la porte pour accéder à l’intérieur de l’espace.
Selon les sources du collectif qui a utilisé l’espace consulté par El Salto, « il n’y avait qu’une seule personne à l’intérieur, qui n’a pas été arrêtée, les agents l’ont identifiée pour porter plainte et l’ont laissée partir ». Le bâtiment était une ancienne usine de tissage qui était inutilisée depuis plus de sept ans lorsqu’elle a été squattée en 2014. Jusqu’à six camions anti-émeute ont été placés le long de la rue du curé Don Emilio Franco, bloquant l’avant du bâtiment. Read More
Madrid: première tentative d’expulsion de l’Ateneo Libertario de Vallekas stoppée. La lutte continue
Le 16 septembre dernier, il a été à nouveau démontré que la solidarité et l’action directe sont les meilleures armes dont nous disposons comme moyen de défense contre l’État et la répression. Environ 150 personnes de Vallekas et d’autres quartiers de la ville ont bloqué l’accès de l’Ateneo Libertario de Vallekas pour empêcher son expulsion. Il ne s’agit pas seulement de l’expulsion d’un espace, c’est la défense du squat comme outil de lutte dans la guerre sociale, comme outil pour créer de nos propres mains, en dehors des partis et des institutions, des espaces de lutte, de rencontre et d’apprentissage.
Et nous y sommes parvenu-es (grâce à vous tou-tes). Nous avons eu un déploiement timide de journalistes, de fourgons de la police municipale et du commissaire de district. A cause de ce mouvement de solidarité, le secrétaire judiciaire n’a eu d’autre choix que de passer. Maintenant, n’importe quel jour et sans avertissement, l’Ateneo peut être expulsé. Read More
Madrid (Espagne): menace d’expulsion imminente de l’Ateneo Libertario de Vallekas
Fin août, nous avons reçu une jolie petite notification de la part du tribunal, nous informant que le 16 septembre police et serrurier viendront pour nous expulser. Depuis deux ans, notre espace sert de lieu d’activités, de débats, d’assemblées, de salle de sport, ainsi que de point de rencontre et d’inspiration pour différentes initiatives libertaires. C’est comme ça que nous nous situons dans Vallekas, un quartier de la ville de Madrid qui est un terrain propice à la spéculation capitaliste, pilotée par les conseils municipaux successifs, indépendamment de leur couleur politique ; le quartier est la proie d’agences immobilières, de banques, de fonds d’investissement qui sont autant de requins, de grands propriétaires, de journalistes et d’autres citoyens soumis. Vallekas traverse des processus spéculatifs tels que la gentrification, qui ont déjà dévasté le centre ville et qui, il y a quelques années, ont atteint les quartiers populaires de la périphérie. L’idée est simple : transformer le quartier en un immense centre commercial où la seule relation possible est celle qui s’articule autour de la consommation, qui expulse et poursuit la pauvreté, la criminalisant, au profit d’un nouveau profil d’habitant, au pouvoir d’achat plus élevé. Read More
Madrid: la Haute Cour de justice juge que l’expulsion de l’Ingobernable était illégale
La Haute Cour de justice de Madrid (TSJM) s’est prononcée sur deux recours déposés par le centre social en juin et novembre 2019, confirmant que la mairie de Madrid n’avait pas la légitimité pour procéder à l’expulsion mais affirmant que « les dommages ne sont pas irréparables ».
Une victoire amère pour les voisines de Madrid. La justice est d’accord avec La Ingobernable et montre à quel point les intérêts partisans sont au-dessus de la légalité et du bien commun. La TSJM s’est prononcée en faveur du centre social La Ingobernable, arguant que « la mairie de Madrid manque de légitimité » concernant l’expulsion qui a eu lieu le 13 novembre 2019 dans la Calle Gobernador 39.
La Ingobernable a dénoncé que « le conseil municipal n’avait pas la légitimité pour initier et traiter le processus d’expulsion parce qu’il y avait une affectation en cours à la Fondation Ambasz et qu’en tout cas ils auraient dû initier la procédure par le droit pénal » explique Naomi Abad, avocate de Red Jurídica qui a déposé le recours auprès du TSJM en juin 2019. « L’administration était parfaitement consciente qu’elle n’avait pas la légitimité pour le faire et pourtant elle a ordonné la procédure d’expulsion. Read More
Madrid: le gouvernement expulse La Ingobernable en profitant de l’état d’urgence
Peu importe à qui nous le disons, la réaction est toujours la même. WTF. Le gouvernement s’autoproclamant « du changement » , celui qui prétend être guidé par les revendications des mouvements sociaux, a procédé à une expulsion en ces temps de Coronavirus. Nous n’avions jamais imaginé cette réalité d’enfermement, d’état policier et de restriction de la plupart des activités. Nous ne pouvions pas non plus imaginer qu’au milieu de cette situation, nous découvririons, en promenant le chien, que nous étions expulsés à la sauvette. Nous ne savons pas s’ils ont été plus lâches, plus maladroits ou plus illusoires. Ils ont eu la lâcheté de profiter du fait que le centre social soit vide, et celles qui ont récupéré l’espace sont responsables en restant chez elles, pour sortir de leur propre confinement, enfoncer la porte, enlever les banderoles et changer les serrures. Ils ont eu la maladresse de le faire en engageant des ressources et des forces de sécurité, à un moment où personne ne croira qu’il s’agit vraiment d’une activité essentielle. Et, surtout, ils ont été tellement trompés qu’ils pensent que cela va nous faire disparaître.
Le ministère de la Justice, dirigé par Juan Carlos Campo Moreno, a voulu nous faire croire que cette procédure faisait partie de celles que le décret royal de l’état d’urgence appelle « essentielles pour la protection de l’intérêt général ». Ils se foutent de nous: alors que nous consacrons nos forces et nos capacités à soutenir les travailleurs de la santé en imprimant des masques en 3D ou en soutenant des réseaux dans nos quartiers, ils démantèlent un centre social sans même proposer une utilisation alternative. Ou c’est peut-être la poursuite de cinq années d’abandon et de négligence d’un bâtiment dans l’un des quartiers les plus exclusifs de la capitale. Et ils appellent cela « intérêt général » et « priorité » en temps de pandémie. Read More
Madrid: le gouvernement veut expulser La Ingobernable dans les 24 heures malgré l’état d’urgence
Ce mardi 14 avril, nous avons appris par une publication dans le BOE (journal officiel) que le ministère de la justice nous donnait 48 heures pour quitter le nouvel espace occupé par La Ingobernable dans la rue Alberto Bosch nº 4.
La date limite est aujourd’hui. Et nous ne sommes pas seulement confrontés à une nouvelle démonstration du manque absolu d’intérêt pour le dialogue entre ce ministère et le ministre Juan Carlos Campo, mais aussi à un usage particulier du droit d’une administration qui a décidé que sa priorité au milieu du confinement est de reprendre un processus tel que l’expulsion de La Ingobernable, en omettant même le droit d’allégation, tout cela pour priver Madrid d’un espace autogéré. Dans ce cas, il y a plusieurs raisons pour lesquelles il nous semble être un décision particulièrement minable.
Premièrement, nous ne pouvons pas comprendre, même de loin, comment ce gouvernement a fixé comme priorité, dans le contexte actuel, la reprise du processus administratif d’expulsion de ce centre social. Un lieu qui, comme nous l’avons déjà défendu dans notre précédent communiqué, sera essentiel, comme le reste des centres sociaux, pour le scénario post-confinement. Read More
Madrid: imaginez ne pas avoir de centres sociaux
La semaine dernière, au milieu de toute l’agitation provoquée par la crise sanitaire actuelle, nous avons été stupéfait.es par la publication dans le BOE (journal officiel) de la reprise de la procédure administrative d’expulsion du nouveau centre social de la rue Alberto Bosch nº 4. Bien que le 14 mars dernier, avec le décret royal de Covid19 , toutes les procédures administratives, y compris la nôtre, aient été suspendues, le ministère de la justice a décidé de la reprendre pour des « raisons de santé publique ». Comme nous l’avons rendu public, notre activité dans le bâtiment est suspendue depuis la déclaration de l’état d’urgence, suite aux recommandations et restrictions mises en œuvre pour freiner l’épidémie. Nous en concluons évidemment que la précipitation à reprendre la procédure d’expulsion repose sur une volonté politique. Profitant de l’état d’exception qui nous empêche de nous défendre, l’intention est de mener une nouvelle agression contre les centres sociaux autogérés et de priver la ville de Madrid d’un espace essentiel pour les mouvements sociaux.
Cette situation nous amène à nous poser certaines questions : quel sera le rôle des centres sociaux dans la période à venir ? Est-il vraiment pertinent, au milieu de cette gigantesque crise systémique, qu’un espace comme le nouveau centre social de l’Ingobernable disparaisse ? Peut-on imaginer un Madrid sans centres sociaux ? Read More
Madrid: La Ingobernable, nous sommes toujours au cœur de Madrid
Pour nos amies.
Pour celles qui se battent tous les jours.
Pour celles qui sont parties.
En ce mois de révolte féministe, de rage organisée, de joie et de lutte, nous, les voisines de Madrid, rendons publique la récupération du bâtiment de la rue Alberto Bosch nº 4, comme nouvel espace commun et ouvert au cœur de Madrid. Aujourd’hui, en cette semaine plus que jamais, nous devons nous rappeler le rôle que les centres sociaux ont eu, ont et auront pour le mouvement féministe, comme espace de convergence, de construction et d’autogestion. L’attaque sur les centres sociaux est sans aucun doute une attaque directe contre le féminisme, que nous ne sommes pas prêtes à tolérer.
Ces dernières années, nous avons assisté à un spectacle lamentable dans lequel quelques personnes se partagent la ville, la vendant au plus offrant ou la remettant à des amis, tandis que d’autres sont chassées de nos quartiers. Récemment, nous avons appris que le bâtiment de La Ingobernable (Paseo del Prado 30) était à nouveau donné, dans le style du PP, à une fondation dirigée par l’ancien maire Gallardón pour construire un musée au lieu des dotations si promises pour le quartier que l’actuel maire, Martínez-Almeida, préconisait pendant la campagne électorale. Cette histoire nous est très familière car il y a quelques années, l’ex-maire Botella l’avait déjà donnée, pour 1 euro et à 75 ans, à un ami fondateur du PP. Read More
Madrid: La Emboscada menacée d’expulsion
Vendredi 20 décembre
Salut,
Nous vous écrivons ce communiqué de la Emboscada (Tetuán, Madrid), pour vous informer que le 17 décembre dernier, un juge a ordonné notre expulsion préventive sur la base d’une plainte déposée par l’un des propriétaires de notre espace occupé anarchiste La Emboscada.
Selon ce rapport, l’expulsion peut être très proche, dans moins de 20 jours. Compte tenu de ces informations, nous avons décidé de nous battre de toutes nos forces pour empêcher cette expulsion. Nous avons donc appelé à un rassemblement le soir du jour de l’expulsion, à 20h, et nous comptons sur votre soutien. Le lieu du rassemblement ne sera publié qu’au dernier moment, nous vous encourageons donc à être attenti-ve-s.
Nous avons décidé de ne pas rester silencieu-ses alors que nous assistons à des dizaines et des dizaines d’expulsions dans des logements et des centres sociaux.
Nous avons décidé de ne pas abandonner ni de négocier avec ceux qui veulent surtout défendre leur propriété privée, car nous savons que la propriété privée ne cherche que le bénéfice individuel d’une minoritée et nous savons que l’État défend et soutient ces vieux ennemis de classe déjà connus.
Nous savons que ce cas n’est pas un cas isolé (tous les faits précédents se sont produits l’année dernière) mais il répond à un fonctionnement et une structure capitaliste. Nous savons que le propriétaire n’est pas un démon qui échappe à la norme ou au bon sens, accepté par la plupart des citoyens. Nous avons donc décidé de l’aborder comme un conflit de plus à affronter et avec toute la volonté et le soutien mutuel qui est donné entre tou-te-s celleux qui comprennent et sont solidaires de cette lutte contre le Capital, les lois, et l’Etat lui-même. Read More
Madrid: La Ingobernable expulsée, mais un Madrid non gouvernable n’est pas expulsable
Du cœur de Madrid, 13 novembre 2019
Aujourd’hui, la droite a procédé à l’expulsion de La Ingobernable, faisant de la seule politique qu’elle sait faire : celle de la force. Elle s’est refermée sur elle-même pour s’attaquer à un conflit social avec des arguments et, sans même donner de préavis, elle a résolu avec la police ce qu’elle n’a pas voulu résoudre par le dialogue. Quand les raisons se terminent, il ne vous reste plus que la force brute, mais vous ne gagnerez ni ne convaincrez. Des milliers d’entre nous ont rempli un espace commun de vie, et maintenant ils frappent à la porte pour vider ce centre social de toute la vie dont nous l’avons rempli.
Almeida, Villacís : mais pourquoi nous détestez-vous tant ? D’abord, parce que vous ne supportez pas la vérité que nous portons : que le conflit du Prado 30 n’a pas été ouvert par La Ingobernable, mais par celles et ceux qui nous ont volé un bâtiment public. Read More
Madrid (Espagne): solidarité avec les prisonnières de Tetuán
Le 13 mai 2019, deux anarchistes ont été arrêtées à Madrid ; leurs maisons et l’espace occupé anarchiste La Emboscada ont été perquisitionnés par la police. Depuis, elles attendent leur procès, sous l’accusation de terrorisme, étant inculpées pour des nombreuses actions contre des apparats répressifs, des banques, des partis politiques et des agences immobilières.
Pour l’État et sa justice, toute action motivée par les idées anarchistes est un acte terroriste, puisque l’anarchisme a parmi ses objectifs la subversion de l’ordre social. L’État nous colle alors, avec ses lois, l’étiquette de terroristes et de criminels.
En tant qu’anarchistes, le but ultime du changement social et de mettre au rebut ce monde pour lequel la valeur économique compte plus que la vie en toutes ses formes ; le mépris pour chacun des responsables de cet ordre économique et social ; la décision d’agir et de nous organiser de manière autonome sans avoir recours à leurs voies légales ou électorales ; tout ça ce sont des choses auxquelles nous ne renoncerons jamais. Ce sont des choses dont nous sommes coupables. Mais coupables, terroristes ou criminels ne sont que des étiquettes qui répondent à la logique de l’État. Chacune choisit avec laquelle s’appeler et tout ce que nous avons à dire c’est que nous sommes anarchistes et cela aucune opération antiterroriste ne le changera.
Néanmoins, nous voulons aussi envoyer de la force et de la solidarité à toutes les autres, nombreuses, compagnonnes anarchistes qui tous les jours sont frappées par le système, à différents endroits de la planète. Un clin d’œil complice pour elles, qu’elles soient criminelles, terroristes ou simplement anarchistes. Leurs cages ne nous arrêtent pas.
[Publié le 1er sept. 2019 sur Attaque. Traduit de ContraMadriz.]