Rotterdam (Pays-Bas): lettre du quartier de Tweebos

Certains habitant-e-s ont écrit une lettre publique pour appeler à soutenir Anton. Notez que cette lettre est basée sur leur compréhension actuelle de la situation.

“Bonjour, nous sommes un groupe d’habitant-e-s du quartier de Tweebos à Rotterdam, aux Pays-Bas. Nous nous organisons contre sa démolition et la gentrification du quartier depuis plusieurs mois. La situation était en fait en notre faveur, le tribunal a pris une décision contre la démolition. Cependant, ces derniers jours, la police de Rotterdam a lancé une terrible campagne de harcèlement contre les habitant-e-s du quartier. 25 personnes ont été arrêtées ces derniers jours, 19 militants soutenant la lutte locale et 6 autres habitants lors de contrôles d’identité aléatoires. Une voiture de police passe dans notre rue deux ou trois fois par heure, jour et nuit, et elle demande des papiers d’identité aux personnes qui se promènent dans les rues du quartier. Si cette personne ressemble à un-e militant-e ou n’est pas en mesure de fournir immédiatement des documents d’identité, elle est immédiatement enfermée pendant plusieurs heures. Plusieurs personnes (au moins 3) ont été battues dans leur cellule. L’une d’entre elles (citoyenne de l’UE) a été expulsée du pays après 30 heures de détention parce qu’elle promenait son chien sans laisse dans le quartier. Un autre est toujours en détention et risque d’être expulsé dans un pays où il est en danger. Il ne bénéficie d’aucun soin médical en détention malgré plusieurs fractures lors de son arrestation. Read More

Rotterdam (Pays-Bas): situation alarmante dans le quartier de Tweebos

La situation du quartier de Tweebos a soudainement changé.

Il y a deux jours, l’un des squats a été illégalement expulsé et nous avons découvert que Vestia, la société propriétaire des bâtiments que nous squattons, a illégalement ajouté de nouveaux documents au procès contre l’un des squats au dernier moment, de sorte que nous ne pouvons pas nous défendre contre eux. Nous avons également appris qu’un habitant du quartier a été attaqué ce soir dans la rue avec une barre de fer parce qu’il gardait son vélo près du squat qui a été expulsé il y a quelques jours. Espérons qu’il n’est pas blessé. Les agresseurs courent toujours après un seul coup. Dans le même temps, nous sommes confronté-e-s à une terrible campagne de harcèlement de la part de la police. Une voiture est affectée au quartier jour et nuit, et ils contrôlent chacun d’entre nous chaque fois que nous nous promenons dans le quartier. Certains habitant-e-s sont presque enfermé-e-s à l’intérieur à cause du harcèlement policier. Quelqu’un a même été arrêté deux fois en deux jours. En plus des 19 personnes arrêtées lors de l’expulsion il y a deux jours, 5 autres personnes vivant dans le quartier ont été arrêtées lors de contrôles d’identité sans motif légal déjà. Une autre personne est portée disparue, probablement aussi arrêtée. Nous n’en sommes pas sûrs car la police refuse de nous donner des informations. Trois d’entre elles ont été blessées lors de l’arrestation ou de la garde à vue. Read More

Rotterdam (Pays-Bas): deux autres expulsions et 19 nouvelles arrestations dans le quartier de Tweebos

Hier, un appartement a été expulsé par la police dans le quartier de Tweebos. Sur le chemin du retour, la police s’est arrêtée devant l’un des squats du quartier et a tenté d’y entrer. Ce lieu est protégé car déjà habité et une procédure judiciaire est en cours.
Les habitant-e-s sont sorti-e-s pour parler à la police et lui demander de s’arrêter. La police a refusé de donner la raison de leur présence, et a demandé les papiers d’identité de tout le monde (certaines personnes étaient même encore à l’intérieur) sans justification légale. Deux employés de Vestia étaient avec eux, riant de la situation. Certain-e-s habitant-e-s ont refusé ce contrôle abusif et illégal. Quelqu’un a été arrêté. Elles-ils les ont amené-e-s au poste de police de Zuidplein pour quelques heures, et les ont physiquement forcé-e-s à donner leurs empreintes digitales et à prendre des photos de leur visage. Elles-ils sont sorti-e-s du poste de police 4 heures plus tard et sont rentré-e-s chez elles-eux en toute sécurité.
Nous pensions que ça allait se calmer, mais nous avions tort. Aujourd’hui, nous avons vu la police du quartier faire des allers retours dans la rue Tweebos pour contrôler l’identité des gens. Un des habitants a sonné à la porte d’un des squats et s’est fait arrêter presque immédiatement alors qu’il entrait. Certaines personnes sont descendues immédiatement et ont demandé à la police la raison de cette arrestation. Ils n’ont pas voulu le dire. Ils ont demandé à nouveau les papiers d’identité de tout le monde, sans aucun motif légitime. Les gens ont insisté pour connaître la raison de l’arrestation, et ils ont répondu : “Vous n’avez rien à faire avec ce genre de personnes, rentrez chez vous et laissez-nous faire notre travail”. Il s’agissait très probablement d’une déclaration raciste, car la personne arrêtée n’était manifestement pas néerlandaise. Ils ont menacé cette personne d’être expulsée du pays. Read More

Paris: occupation du 18 rue du Croissant par le DAL

COMMUNIQUÉ
Paris 5 janvier 2019

Réquisition Occupation du 18 rue du Croissant, Paris 2e – Bourse

Une quarantaine de familles et célibataires sans logis ont commencé à s’installer, discrètement, au 18 rue du Croissant, immeuble d’environ 2500 m2, anciens locaux administratifs [un ancien commissariat de police], appartenant à la chaîne internationale ”CitizenM Hôtel” implantée dans les grandes métropoles mondiale, spécialisée dans le tourisme de luxe et “abordable” (entre 125 à + de 250€ suivant la saison, en France). Read More

Rotterdam (Pays-Bas): appel à occuper Tweebosbuurt

Tweebosbuurt est un faubourg du quartier Afrikaanderwijk, quartier habité majoritairement par des descendant·e·s de migrant·e·s nord-africain·e·s, situé dans le sud de Rotterdam, proche du centre-ville. Il se compose de quatre blocs de petits immeubles entourant des parcs publics ou des jardins. Ce quartier est en cours de gentrification depuis des années, notament à cause de l’augmentation incessante des loyers dans le reste de la ville qui pousse les étudiant·e·s et les opportunistes à s’y installer, puis à réclamer une fois sur place une aseptisation du quartier, pourtant le dernier à etre un tant soit un peu vivant à Rotterdam.

La ville a décidé de prendre cette situation au serieux: la gentrification d’Afrikaanderwijk implique la démolition de la totalité de Tweebosbuurt, soit environ 600 maisons et locaux commerciaux (soit une surface de presque 25 000m2). 535 sont gérées par Vestia, un bailleur social privé mandaté par la ville de Rotterdam pour mettre en oeuvre ce gigantesque “plan social”. L’expulsion elle-même est financée à hauteur de 24 millions d’euros par la ville de Rotterdam, cette somme n’incluant même pas les frais de démolition ni de reconstruction. Read More

Madrid: La Emboscada menacée d’expulsion

Vendredi 20 décembre
Salut,
Nous vous écrivons ce communiqué de la Emboscada (Tetuán, Madrid), pour vous informer que le 17 décembre dernier, un juge a ordonné notre expulsion préventive sur la base d’une plainte déposée par l’un des propriétaires de notre espace occupé anarchiste La Emboscada.
Selon ce rapport, l’expulsion peut être très proche, dans moins de 20 jours. Compte tenu de ces informations, nous avons décidé de nous battre de toutes nos forces pour empêcher cette expulsion. Nous avons donc appelé à un rassemblement le soir du jour de l’expulsion, à 20h, et nous comptons sur votre soutien. Le lieu du rassemblement ne sera publié qu’au dernier moment, nous vous encourageons donc à être attenti-ve-s.
Nous avons décidé de ne pas rester silencieu-ses alors que nous assistons à des dizaines et des dizaines d’expulsions dans des logements et des centres sociaux.
Nous avons décidé de ne pas abandonner ni de négocier avec ceux qui veulent surtout défendre leur propriété privée, car nous savons que la propriété privée ne cherche que le bénéfice individuel d’une minoritée et nous savons que l’État défend et soutient ces vieux ennemis de classe déjà connus.
Nous savons que ce cas n’est pas un cas isolé (tous les faits précédents se sont produits l’année dernière) mais il répond à un fonctionnement et une structure capitaliste. Nous savons que le propriétaire n’est pas un démon qui échappe à la norme ou au bon sens, accepté par la plupart des citoyens. Nous avons donc décidé de l’aborder comme un conflit de plus à affronter et avec toute la volonté et le soutien mutuel qui est donné entre tou-te-s celleux qui comprennent et sont solidaires de cette lutte contre le Capital, les lois, et l’Etat lui-même. Read More

Brême (Allemagne): série d’attaques contre les spéculateurs du logement

Les attaques contre les entreprises immobilières s’enchaînent à Brême. Il y a eu trois attaques en l’espace de cinq jours.

Tôt dimanche 3 novembre, un bureau de l’agence immobilière „Hansestadt Bremen Immobilien“ du quartier ‘Ostertor’ a été pris pour cible à la poubelle enflammée. Des inconnus ont bourré une poubelle de sacs et de vieux papiers qu’ils ont placée devant l’entrée de l’agence, avant d’y mettre le feu. Même si les pompiers sont rapidement intervenus, les flammes ont eu le temps de faire quelques dégâts matériels sur la porte. Read More

Saint-Denis (93): avant la trêve hivernale, le Landy Sauvage craint toujours l’expulsion

Le lieu, menacé d’une expulsion imminente depuis le 28 octobre au soir a reçu le soutien de la mairie de Saint-Denis et de la communauté d’agglomération. Mais le spectre d’une expulsion reste présent jusqu’au début de la trêve hivernale, vendredi 1er novembre.

C’est la bonne nouvelle qui est tombée hier, mardi, dans l’après midi. La ville de Saint-Denis annonce une « évolution favorable » concernant la menace d’expulsion qui pèse sur le Landy Sauvage. Sous réserve de la validation puis de la réalisation de travaux de sécurité, les occupant·es pourraient passer la trêve hivernale. Pas suffisant pour rassurer complètement les habitant·es et sympathisant·es de ce lieu culturel alternatif. Seule la préfecture de Seine-Saint-Denis est décisionnaire dans ce dossier et elle ne s’est toujours pas exprimé officiellement à ce sujet.

Anciennement nommé le « Clos Sauvage », le Landy Sauvage, ouvert depuis le mois de mai 2018, est un espace d’activités autogéré à Saint-Denis. Il explore les chemins de l’autonomie et de l’autogestion. Read More

Toulouse by night

Depuis plusieurs mois, les chantiers de construction d’une zone d’affaires autour de la gare Matabiau à Toulouse continuent dans leur vaste entreprise de destruction de maisons et vieux quartiers. Le projet TESO (Toulouse Euro Sud Ouest) veut reconfigurer la ville en une métropole technologique, policière et touristique.

Projet gargantuesque qui curieusement implique ces mêmes entreprises qui batissent toujours plus de prisons. Eurovia, succursale de Vinci, a vu pour cela une de ses machines brûler cette nuit du 4 octobre, sur le chantier de gentrification de la place Arago, extension du réaménagement de toute la zone visant a y installer ces cadres dynamiques et flexibles loin de ces rages jaunes, noires et vertes qui convergent. Read More

St-Jean-du-Gard (Cévennes): pourquoi La Borie n’est pas expulsable

Le projet de l’arrogance // Pourquoi La Borie n’est pas expulsable légalement

Une fois l’arrivée fracassante de cette nouvelle actrice dans le dossier La Borie,  ça a pris quelques temps pour se remettre de nos émotions. Rappelons que cette personne s’est installée sur un terrain où vivent déjà des gens, sans même être venue nous voir au préalable, tout en faisant venir une pelleteuse! Si le premier contact fut désastreux, il y a eu toute une série d’échanges qui nous a fait miroiter que cette personne pouvait être de bonne foi. Cependant, c’est en ignorant nos demandes qu’elle a complètement défriché la deuxième piste menant accès à notre lieu de vie. Cette piste, parfaitement inutile, servait de barricade depuis des années. Maintenant défrichée, il s’avère qu’elle n’est même pas utilisable les jours de pluie (ça va être jojo pendant les épisodes cévenoles!). En arrivant, le premier geste de l’acheteuse a donc été de nous rendre plus vulnérables à une opération policière qui jouera en sa faveur. Pourtant elle demande au maire de ne pas expulser pour le moment. Il obtempère. Elle se donne le beau rôle. Au final, on n’est même pas expulsable légalement, une procédure doit être relancée. Read More

Barcelone: Nous avons réoccupé Ca La Trava

Nous sommes retourné-e-s à Ca La Trava, maintenant une parcelle vide, et nous n’avons pas l’intention de partir. Cet espace, jusqu’à présent fermé, sera à nouveau ouvert au quartier, et nous le défendrons comme nous avons défendu nos maisons. Nous voulons que ce soit à nouveau une tranchée pour résister à l’assaut des spéculateurs et se battre contre tous ceux qui détruisent notre quartier. Si Ca La Trava deviendra un appartement de luxe, nous perdons tou-te-s, et nous ne pouvons pas le permettre.

Nous vivons des temps de phrases creuses, d’euphémismes, de symbolismes sans contenu et de politiciens qui contredisent chaque nouvelle déclaration. C’est pourquoi nous tenons à préciser que lorsque nous disons “Ca La Trava ne sera jamais un appartement de luxe”, nous le disons aussi sérieusement que possible. La lutte de Ca La Trava n’est pas une lutte perdue, et la reconquête n’est pas une décision improvisée ou le fruit du sentimentalisme. Notre objectif est de gagner et nous sommes convaincu-e-s que nous le ferons. Read More

Lecce (Italie): à l’ombre du baroque

Qu’ont en commun les billets payants pour visiter les églises de Lecce et l’expulsion d’une bibliothèque anarchiste dans un immeuble occupé depuis trois ans ? Rien, apparemment.

Et pourtant si. Ces deux actes, qui semblent déconnectés entre eux, nous parlent d’un changement de la ville et de la manière de la vivre, un changement qui concerne tout le monde. Deux opérations qui visent à accentuer de plus en plus ce processus connu sous le nom de gentrification, consistant à transformer les centres-villes historiques en une vitrine pour le seul usage et la consommation des usagés fortunés ; une vitrine qui peut être seulement regardée, visitée et utilisée aux horaires diurnes, ou consommée à ceux nocturnes, dans les innombrables lieux où se développe la movida. Une ville qui ne peut donc plus être vécue. Read More

Athènes (Grèce): visite d’une boutique de construction d’appartements de luxe…

post imageLe tourisme pousse comme des fleurs au printemps, les caméras de sécurité apparaissent comme des feuilles pour protéger les paisibles citoyens. Tout doit être clair, beau et en développement. L’apparence de la ville doit s’inscrire dans la liste d’Aegean Airlines. Les touristes n’ont pas besoin de grand-chose, quelques chaînes de magasins et cafés branchés, un bon guide pour expliquer les endroits à éviter, et quelque chose qui s’inscrit dans « l’expérience grecque authentique ». On attend avec hâte le prochain groupe de touristes qui va prendre un selfie autour de l’Acropole, et en même temps, notre quartier se dégrade lentement. Les personnes qui ne peuvent pas répondre à l’augmentation du prix du loyer sont obligées soit de trouver un autre logement pour rester, soit de se conformer aux nouvelles règles. Dans le même temps, les investisseurs aggravent la situation en achetant de vieilles maisons en cours de démolition et en construisant à leur place des lotissements de luxe. Read More

Lecce (Italie): la bibliothèque anarchiste occupée Disordine a été expulsée

Ce matin [15 mai 2019], la police, des vigiles, le propriétaire et l’entrepreneur en charge ont défoncé la porte et changé la serrure de la bibliothèque anarchiste Disordine. Dans les prochains jours, nous devrions réussir à récupérer tout ce qui se trouvait à l’intérieur malgré la demande du propriétaire à la même entreprise d’accumuler tout le matériel, de le livrer à un entrepôt et de murer l’appartement. Dans le même temps, ils ont tenté d’expulser le seul occupant de l’immeuble voisin en créant une brèche dans le mur et en pénétrant dans la maison, bien qu’il y habite depuis presque trente ans. Read More

Philadelphie (USA): actions contre la gentrification le 1er mai 2019

Pour le 1er mai, nous revendiquons la responsabilité des actions suivantes:

– Dégonflage des pneus et peinture sur le pare-brise d’une navette de yuppies.
– Jets de peinture sur la façade de deux propriétés de la société OCF[*].
– Bris de verre et coupure de tous les câbles non hydrauliques d’au moins quatre machines de construction sur le site d’un projet de développement visant à retraiter un endroit autrefois sauvage. Read More