A la cité du parc Corot, dans le 13e arrondissement de Marseille, on trouve des locataires flippés, des squatteurs albanais, des petits propriétaires énervés, des flics enfutaillés… Le décor ? Déglingué. L’ambiance ? Délétère. Ça pue le mauvais western à tous les étages. Reportage.
Malgré un inquiétant « clac-clac-krrrrrr » quelques secondes près son départ, l’ascenseur fonctionne. Une surprise, dans cet environnement. Au bas de la cité du parc Corot, dans le 13e arrondissement de Marseille, on a l’impression de débarquer dans une ville fantôme. Pourtant, des gens vivent ici. Devant la tour C5-C6 et la barre A1-A2, construites dans les années 1960, quelques voitures stationnent en vrac sur un terre-plein. Aux alentours, force poubelles éparpillées, des encombrants abandonnés, et une gamine qui, en passant, décoche un coup de pied amusé à un rat écrasé. Si on lève les yeux, seize étages de volets défoncés. Au 9e, les noirs stigmates d’un incendie. En face, sur un mur, le nom d’un jeune abattu là en 2016, d’après un habitant. Il y avait du deal, en bas de la tour C5-C6, mais ce n’est plus d’actualité. Ça n’a pas empêché un garçon d’une vingtaine d’années de se faire aligner à la kalachnikov dans l’après-midi du 20 mars, sur l’avenue Corot toute proche. Ambiance… Read More