Le 8 juillet 2009, à Montreuil, la police, armée de flashball, tire, à hauteur de visage, sur un groupe de manifestants rassemblés devant la Clinique, squat expulsé le matin même. Cinq camarades sont touchés. Suite à cela Nicole Brenez lance un appel (d’offres) à des cinéastes. Beaucoup parmi ceux qui figurent dans son carnet d’adresses y ont répondu mais personne, absolument personne, n’a cherché à nouer contact avec ceux à qui ces films sont adressés et censés rendre hommage. Histoire, par exemple, de se présenter, de faire connaissance, de se documenter.
Le cahier des charges de cet appel ressemblait à : «Un jeune cinéaste, Joachim Gatti, perd un oeil à cause d’un tir de flashball à Montreuil ; à vos machines, il faut répondre par les moyens du cinéma». C’est à cette injonction qu’ont répondu les auteurs de ces films. Or déjà l’énoncé de la commande était partiellement vrai. Les flics ne visaient pas un cinéaste, mais tous ceux qui étaient rassemblés devant la Clinique ce soir-là. Et, au delà, ils ont tiré sur les expérimentations politiques qui s’y menaient depuis des mois: occuper des maisons vides, lutter contre les arrestations de sans-papiers, tenir une permanence sociale, occuper des pôle-emploi et des CAF, organiser des concerts, faire un ciné-club et un magasin gratuit, une radio de rue les jours de marché, une cantine collective, écrire un journal mural chaque semaine, tisser des liens avec d’autres collectifs à Paris et dans d’autres villes… Read More