Vendredi 30 novembre avait lieu le procès du squat de la CPAM de Chenôve, ouvert début octobre pour accueillir des exilés expulsés de leur ancienne maison pendant l’été. En jeu : l’obtention ou non d’un délai avant l’expulsion.
Vendredi matin, 9h, il pleut. Devant le tribunal, il y a une quarantaine de personnes venues de la CPAM, et une vingtaine de personnes en soutien. Les responsables de la sécurité du tribunal sont déjà un peu blasés. Avant même que tout ne commence, il y a un bouchon, le temps de faire passer tout le monde au portique de contrôle électronique.
Pendant ce temps-là, venu des Lentillères en vélo, un marché pirate s’organise devant le tribunal. Avec des banderoles, des choux et des blettes et presque un air de fête.
Une fois tous les contrôles effectués, on entre dans la salle, petite et moche au fin fond du tribunal.
La juge, son assistante et la greffière procèdent à un appel sans fin des quarante personnes, leur demandant systématiquement d’épeler leur nom. On peut noter qu’il n’y a aucune traduction prévue, rien qui ne prenne en compte que certaines personnes ne parlent pas français. C’est à dire qu’on va à une audience d’une quarantaine de personnes non-francophones et que toute l’institution judiciaire n’en a rien à foutre de s’ils comprennent la langue ou non. Read More