Amsterdam: nouvelle politique de la mairie, pas d’expulsion pour du vide…

En tant que squatteur à Amsterdam, il est douloureux de faire le bilan de l’année écoulée. L’année 2019 a porté un coup dur à un mouvement qui ne semblait pas capable de faire mieux que de prendre la raclée. La ville a perdu ses plus grands squats et malgré de nombreuses ouvertures, presque aucun nouveau squat n’a survécu à la fin de l’année. De plus, les politicienn-e-s ont essayé d’introduire une loi au niveau national pour criminaliser davantage les squatters, tandis que les médias ont rapporté à maintes reprises comment les propriétaires affligés sont trompés à répétition par les squatters. Pour couronner le tout, le maire conclut l’année avec un rapport sur une nouvelle politique visant à mettre en place une approche plus rigide sur les squats.
Il ne reste pas grand-chose à dire au-delà de 2019, année plutôt sombre, ce qui rend difficile de brosser un tableau optimiste des squats à Amsterdam en 2020.

Nous nous souvenons d’une année au cours de laquelle nous avons beaucoup perdu. Read More

Strasbourg: virus global, misère locale

La pandémie et la rue à Strasbourg, par Justine Partout.

« Restez chez vous ! » Deux mois que le mot d’ordre est asséné par les médias à destination des foules prétendument irresponsables. Mais comment faire quand de chez soi, justement, on n’en a pas, ou quand il ne permet pas de mettre en œuvre les gestes barrières les plus élémentaires ? À Strasbourg comme ailleurs, les sans-abri et les habitant·es de squats sont rendu·es encore plus vulnérables par les mesures de confinement, qui les privent d’accès au droit, à l’eau, à l’hygiène la plus élémentaire. Dépassées, incapables de penser des solutions à long terme pour les plus fragiles, les municipalités laissent le virus creuser des inégalités pourtant déjà criantes. Read More

Montpellier: crise du logement, quand l’État démissionne, l’explosion de la précarité

Peu avant le confinement, la Mule rencontrait à l’occasion d’un week-end d’ateliers et de rencontres autour du mal logement plusieurs acteurs en lutte sur cette problématique peu médiatisée et pourtant cruciale dans notre société. Des travailleurs sociaux, des militants issus de collectifs tels que Droit au Logement ou des mouvements squats, se réunissaient un vendredi soir de février pour dresser un état de la question du logement et partager, parfois confronter, les témoignages de leurs expériences respectives. Ils recevaient des membres de DAL national venus de Paris, tels que Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du mouvement.

En temps de crise, les milieux squats à la rescousse

Jacques Couveinhes, du Mouvement National des Chômeurs et Précaires travaille dans l’associatif depuis 20 ans, participant au relogement des sans domicile fixe et précaires sur Montpellier. Au-delà de la prise en charge, il est nécessaire d’effectuer sans cesse des pressions sur la mairie, la Préfecture, en passant parfois par des plaintes, pour les obliger à respecter leurs obligations. “Beaucoup de personnes sont mortes à cause des expulsions…” Le militant se souvient d’une grosse opération d’occupations (de réquisitions) en 1994 à laquelle il a activement participé. Sur l’avenue de Lodève, plus de 400 personnes avaient été relogées. Elles furent expulsées un an plus tard, en plein hiver. “Quatre personnes sont mortes à la rue.” Après avoir participé à l’organisation de 23 occupations entre 1994 et 2003, Jacques se satisfait qu’aujourd’hui la relève soit là. Read More

Lyon: communiqué de l’intersquats sur la situation en cette période de crise sanitaire

Point sur la situation des squats en période de crise sanitaire.

Depuis des années des squats sont ouverts pour faire face à des situations inhumaines. Nous, habitant.e.s des squats et militant.e.s-soutiens, revendiquons le fait de mettre actuellement à l’abri plus de 1 000 personnes à Lyon et dans ses environs.

Le gouvernement a annoncé la réquisition de 2 000 chambres d’hôtel pour toute la France alors qu’à Lyon seulement, 9000 places seraient nécessaires pour loger les sans-abri.

Dès les premières alertes gouvernementales concernant l’épidémie, les squats ont réagi : diffusions d’informations, explications et affichage des gestes barrières, diffusion des attestations, achat et installation des produits d’hygiène nécessaires à la lutte contre propagation du virus. Ensemble, nous avons organisé leur approvisionnement en denrées alimentaires. Tout cela grâce à la convergence des solidarités. Encore actuellement, la santé des habitants repose essentiellement sur la veille collective des habitants. Read More

Zurich: mobilisation et appel à la solidarité

Alors que la ville est bombardée par le slogan « Restez chez vous. Je vous en prie. Tout le monde  » la mairie appelle les gens à se retrancher dans leur propre maison, elle donne aux squatters de Juch un ultimatum de 4 jours jusqu’à ce qu’eils quittent les lieux.

Ainsi, dans l’ombre de la crise du Coronavirus, les gen.tes sont chassé.es de chez elles et de chez eux et la liberté culturelle est détruite. Cela se passe sans qu’il soit nécessaire de donner des raisons, d’annoncer les plans ou de montrer un permis de construire. Les dernières semaines ont probablement provoqué quelques rêves humides parmi les autoritées et il n’est donc pas vraiment surprenant qu’un vent violent souffle contre nous en ce moment. Néanmoins, nous restons sans voix face à l’impudence du gouvernement de la ville, qui d’un côté se moque de la solidarité et en même temps impose des mesures répressives complètement contre productives à l’encontre d’un projet de gauche. Samedi dernier, le prétexte du Coronavirus a été utilisé pour tenter de tuer dans l’œuf la manifestation « La sécurité pour tous les réfugiés« , à l’épreuve des pandémies. Bien que toutes les mesures de précaution recommandées par la Confédération soient mises en œuvre, il n’est pas possible dans cette ville de descendre dans la rue pendant une manifestation. Cependant, il semble justifié que le Département social mette les habitant.es d’un squat à la rue sans donner de raison ? Read More

Zurich: menace d’expulsion à Juch

Le 20 avril, nous avons reçu un courrier de la ville de Zürich concernant les utilisations possibles du site de Juch. La lettre du ministère des affaires sociales nous informe que le terrain de Juch doit être préparé pour une utilisation future potentielle à partir du lundi 27 avril. Les travaux de reconstruction et de démolition doivent également commencer le 27 avril. Par conséquent, nous, les squatters et les utilisateur.trices de la zone de Juch, sommes prié.es d’évacuer les lieux avant minuit le vendredi 24 avril. Nous devons nettoyer en quatre jours l’endroit que nous avons contruit pendant six mois.

La ville de Zürich appelle à l’évacuation de la zone avec le slogan « Restez chez vous. Je vous en prie. Tout le monde » la population à rester à la maison. Les personnes qui vivent ici n’ont pas de résidence secondaire. Leur maison est à Juch. Si Juch est évacué, il y aura plusieurs dizaines de personnes qui n’auront nulle part où aller pour se protéger et protéger les autres. Read More

Berlin: « nous continuerons à occuper…

…jusqu’à ce que nous n’ayons plus à le faire », écrivions-nous toujours. En cas de « catastrophe », cette formulation peut être complétée par un appel : « Vous devez participer !

Covid-19 envahit de plus en plus de régions du monde et il devient évident que la soi-disant catastrophe est la règle. Car là où les gens sont appelés par le soi-disant nécessaire et strict État père à « rester à la maison », tout le monde n’a pas de foyer. Comme si cela ne suffisait pas, l’État lui-même a longtemps fait augmenter le nombre de sans-abri en les expulsant. Dans le même temps, il ferme ses centres d’accueil de jour, dont les sans-abri ont besoin pour le pain de miséricorde, d’un peu d’eau et de savon. Dans son double standard effronté, il nous exhorte ensuite de façon patriarcale : « Attention à l’hygiène! »

« Évitez les contacts sociaux », nous demandent les gouvernements. Mais où les sans-papiers devraient-ils se replier lorsqu’ils sont entassés dans des camps et des prisons de déportation aux frontières extérieures de l’Europe et dans la périphérie allemande ? Avec les droits de l’homme – tels que l’asile, la liberté de mouvement et le logement – ils ont également été privés de la possibilité de se protéger efficacement contre le Covid-19. Read More

Dijon: il y a dix ans, une manifestation lançait l’occupation des Lentillères

« J’ai 10 ans » ! Plongée dans les archives de cette tumultueuse première décennie et particulièrement sur la date anniversaire. Par ces temps de confinement, on vous emmène en ballade dans les archives du média militant local de l’époque (Brassicanigra) avec des articles, des photos et aussi des vidéos glannées sur le web.

Remontons le temps grâce aux archives amassées en ligne et, pour fêter l’anniversaire du Quartier Libre des Lentillères malgré le confinement, retraçons ensemble ces 10 années de luttes et de construction…. Read More

Athènes: Anti-Covid19, réseau pour l’aide mutuelle et la lutte

Dans les conditions sociales sans précédent dans lesquelles nous vivons, le corona virus se répandant a imposé une dimension critique pour l’assurance maladie et les modes de production capitalistes en même temps que l’organisation sociale en général. Pour que le système survive, l’état et les patrons implémentent des politiques totalitaires accompagnées d’un affaissement supplémentaire de nos vies. Read More

Strasbourg: des nouvelles de la situation dans un squat strasbourgeois

Après la confirmation d’un cas de Covid-19 dimanche 21, on craint une contagion massive dans un squat hébergeant 200 personnes dans l’agglomération strasbourgeoise. Mais que fait la mairie ?

Depuis le début du stade 3 de l’épidémie de Covid-19 en France le 14 mars 2020, on ne dépiste plus que les cas qui présentent des signes de gravité. Et compte tenu du manque de lits, seules les personnes dont l’état est jugé suffisamment préoccupant sont hospitalisées. Tous les autres patients sont renvoyés chez eux. C’est la règle. Mais voilà, tous les « chez-soi » ne se valent pas.

Pendant la première semaine du confinement, une femme âgée de 58 ans, traitée pour un cancer, s’est rendue deux fois à l’hôpital, avec des symptômes du coronavirus. Par deux fois, elle a été renvoyée chez elle sans avoir été testée.

Seulement, chez elle, c’est aussi chez deux cent autres personnes. Elle vit au squat Bugatti, dans la zone d’activité d’Eckbolsheim, à l’ouest de Strasbourg. Les locaux, immenses, occupés depuis 6 mois, appartiennent à Lidl. Read More

Bruxelles: chasse aux sans-papiers, verbalisation des soutiens

Aujourd’hui 19 mars, au parc Maximilien, a eu lieu la dispersion de centaines de personnes attendant peut-être l’unique repas chaud de la journée. Quelles sont les solutions proposées par les autorités pour faire face à cela ? S’il est interdit de se rassembler dans un espace extérieur pour la distribution, que reste-t-il ?

Des personnes de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés Bruxelles et de la cuisine solidaire Zig Zag ont reçu des amendes pour avoir « créé un attroupement » lors de la distribution du repas aujourd’hui au parc Maximilien.

Besoin de soutien juridique et de pression médiatique pour créer un cadre sécurisé et serein pour que la solidarité quotidienne puisse se dérouler dans de bonnes conditions.

L’acharnement dont font preuves les policiers contre toutes formes de soutien aux personnes migrantes doit cesser au plus vite. Elle est belle l’hypocrisie de nos gouvernements qui appellent à la solidarité alors qu’ils sont responsables de la casse sociale et du sous-financement des hôpitaux publics. Read More

Rennes: rassemblement de soutien pour le squat des Veyettes

Communiqué du Collectif Action Logement 14 09 suite au procès du 13 mars 2020.

Dans le cadre du « Printemps des expulsions » manifestation annuelle qui réunit : propriétaires, huissiers, avocats, squatters, exilé.e.s, flics et préfet, un tour de manège judiciaire était offert ce vendredi 13 mars au matin aux militant.e.s du Collectif Action Logement 14 09. Tour de manège éventuellement très cher puisqu’il pourrait coûter quelques dizaines de milliers d’euros… Et le retour à la rue de centaines de personnes. Read More

Rennes: d’Athènes à la Bretagne, le printemps des expulsions

Le retour des beaux jours n’est pas pour demain mais celui des flics sûrement si !
En fait de contrer l’extrême-droite la plupart des gouvernements européens lui ouvrent un boulevard vers le pouvoir. Au plan local, les municipalités et les préfectures appliquent la même logique. Le tribunal pour celleux qui défendent les exilé.e.s et les sans-abris. De belles promesses sans lendemain pour celleux qui braveraient le terrible croconavirus et iraient voter.
Voici quelques lignes pour faire un point sur la situation rennaise :

Les Veyettes regardent venir le printemps avec les yeux de celleux qui savent que le fascisme se lève à l’Est et prospère à l’Ouest. Les échos de la frontière greco-turque nous confirment, entre autres, que nous ne pouvons compter que sur nos forces contre les milices d’extrême-droite . Ainsi du quartier anarchiste d’Exarcheia à Athènes qui abrite aussi des exilé.e.s, aux Veyettes à Rennes se construit un réseau autonome et offensif, solidaire et antifasciste.

Ce vendredi 13 mars a lieu une nouvelle audience au tribunal, pour des membres du Collectif Action Logement dans le but d’obtenir l’expulsion du squat. Apparemment il importe peu au service juridique de l’aimable propriétaire de respecter les procédures, cela pourrait laisser un peu de temps aux deux cents et quelques résident.e.s du lieu, si le tribunal lui-même entend faire respecter la loi et les procédures. Read More

Rennes: chantier solidaire au squat du Manoir

Vous êtes tou.te.s invité.e.s au chantier solidaire du squat du Manoir, samedi 7 Mars à partir de 10h !
Pour aider les camarades à s’installer au mieux dans leur nouvelle maison, nous avons fait la liste des travaux à réaliser au plus vite.
Venez avec tout le matos disponible et récupérable, vos outils, camions et la motivation !
Une cantine à prix libre sera proposée à midi pour partager un moment tous ensemble.
Si des gens sont motivés pour faire des petites animations pour les enfants ce serait chouette (il y a 5 tout petits et 3 jeunes de 6 à 17 ans)
Nous vous remercions par avance et vous attendons samedi ! Read More

Marseille: soirée sur la répression et les solidarités en Grèce

Grèce… encore ! Dix ans de « crises », 4 ans de gouvernement Syriza, l’oubli une fois les frontières intérieures de l’Europe fermées en 2016… Et depuis août dernier, la répression tous azimuts : coupes des aides, chasses aux réfugiés, vingtaine de lieux migrants et anar’ expulsés, 1500 flics en plus. Et les résistances : de Koukaki aux réfugié.e.s de Polytechnique… jusqu’aux récentes émeutes sur les îles contre un centre de rétention géant … avant ce grand basculement provoqué par l’annonce d’une réouverture des frontières par la Turquie … On discute de tout ça et du départ fin mars pour un soutien aux inculpé.es et réfugié.es sur place, avec des membres de Koukaki et des ami.es de retour d’Athènes.

Depuis juin 2019, et le retour de Nouvelle Démocratie au pouvoir, la répression en Grèce connaît une vague sans précédent. Dès les premiers mois de juillet, les premières lois donnent le ton : fin de « l’asile universitaire », coupe des aides aux réfugiés (bloqués en masse depuis le printemps 2016, sur les îles et notamment le camp géant de Moria à Lesbos avec près de 35 000 habitants, soit plus que les habitants de l’île), en finir avec les squats anarchistes et réfugiés sur le territoire. Jusqu’à un ultimatum symbolique et guerrier le 5 décembre, à la veille des commémorations de la mort d’Alexis Grigoropoulos (tué par un policier à Exarcheia le 6 décembre 2008). Depuis la fin août, la vague de répression et la surenchère sécuritaire ont conduit : Read More