À Berlin, socialiser la propriété pour lutter contre la gentrification.
Le 23 février dernier, pour freiner la flambée du prix du logement provoquée par la gentrification de Berlin, les loyers de la capitale allemande ont été gelés pour une durée de cinq ans. Mais cette mesure cache mal le moteur principal de la gentrification, c’est-à-dire la place grandissante de l’immobilier dans la stratégie de croissance mondiale du capital. Représentant aujourd’hui 60 % des actifs mondiaux, l’immobilier façonne désormais l’espace urbain dans une seule optique : engendrer toujours plus de profit. Face à cette déferlante, les militant·es berlinois·es du logement luttent pour l’expropriation des propriétaires immobiliers. Pour sortir définitivement le logement de sa logique marchande et se réapproprier nos villes comme nos vies.
C’est un samedi exceptionnellement chaud à Berlin – si cela a encore du sens de qualifier une météo d’« exceptionnelle ». Je me réveille tôt, lis un peu, réponds à mes mails, change quelques couches-culottes, puis je sors retrouver des ami·es au café avant la grande manifestation. La manif « contre l’indécence des loyers » ou Mietenwahnsinn est un rassemblement annuel de dizaines de milliers de Berlinois·es à Alexanderplatz pour dénoncer la hausse prétendument inéluctable des loyers dans la capitale allemande. Et comme dans toutes les grosses manifs ici, on se croirait à une fête. Read More