Nairobi (Kenya): expulsion = émeute

Le vendredi 8 mai 2020, à Nairobi, des centaines de manifestant·e·s ont envahi les rues, incendiant des voitures et érigeant des barricades en mettant le feu à des pneus, notamment pour bloquer une des routes principales de la capitale. Pourquoi ? Parce que le gouvernement a commencé depuis lundi à procéder à l’expulsion d’un bidonville gigantesque, dans le quartier de Kariobangi, qui abrite plus de 7 000 personnes, en démolissant un bon nombre d’habitations et de boutiques autoconstruites (la veille, le marché Korogocho avait été fermé par le gouvernement à cause de son aspect « informel » et illégal, mettant dans la merde un paquet de gens, jusqu’à 100 000, qui dépendent de ce marché pour leur vie quotidienne).

La plupart des personnes expulsées depuis lundi, plusieurs milliers, dorment dans la rue, sous la pluie et dans l’isolement dû aux restrictions de mouvements liées à la pandémie de Covid-19.

Le gouvernement affirme que le territoire du bidonville lui appartient, et l’expulsion-démolition a eu lieu malgré une décision du tribunal qui avait statué quelques jours auparavant en faveur des habitant·e·s pour arrêter les démolitions… Et certain·e·s des habitant·e·s expulsé·e·s avaient en leur possession des permis d’habiter sur les lieux depuis 2008. Read More

Strasbourg: virus global, misère locale

La pandémie et la rue à Strasbourg, par Justine Partout.

« Restez chez vous ! » Deux mois que le mot d’ordre est asséné par les médias à destination des foules prétendument irresponsables. Mais comment faire quand de chez soi, justement, on n’en a pas, ou quand il ne permet pas de mettre en œuvre les gestes barrières les plus élémentaires ? À Strasbourg comme ailleurs, les sans-abri et les habitant·es de squats sont rendu·es encore plus vulnérables par les mesures de confinement, qui les privent d’accès au droit, à l’eau, à l’hygiène la plus élémentaire. Dépassées, incapables de penser des solutions à long terme pour les plus fragiles, les municipalités laissent le virus creuser des inégalités pourtant déjà criantes. Read More

Madrid: le gouvernement expulse La Ingobernable en profitant de l’état d’urgence

Peu importe à qui nous le disons, la réaction est toujours la même. WTF. Le gouvernement s’autoproclamant « du changement » , celui qui prétend être guidé par les revendications des mouvements sociaux, a procédé à une expulsion en ces temps de Coronavirus. Nous n’avions jamais imaginé cette réalité d’enfermement, d’état policier et de restriction de la plupart des activités. Nous ne pouvions pas non plus imaginer qu’au milieu de cette situation, nous découvririons, en promenant le chien, que nous étions expulsés à la sauvette. Nous ne savons pas s’ils ont été plus lâches, plus maladroits ou plus illusoires. Ils ont eu la lâcheté de profiter du fait que le centre social soit vide, et celles qui ont récupéré l’espace sont responsables en restant chez elles, pour sortir de leur propre confinement, enfoncer la porte, enlever les banderoles et changer les serrures. Ils ont eu la maladresse de le faire en engageant des ressources et des forces de sécurité, à un moment où personne ne croira qu’il s’agit vraiment d’une activité essentielle. Et, surtout, ils ont été tellement trompés qu’ils pensent que cela va nous faire disparaître.

Le ministère de la Justice, dirigé par Juan Carlos Campo Moreno, a voulu nous faire croire que cette procédure faisait partie de celles que le décret royal de l’état d’urgence appelle « essentielles pour la protection de l’intérêt général ». Ils se foutent de nous: alors que nous consacrons nos forces et nos capacités à soutenir les travailleurs de la santé en imprimant des masques en 3D ou en soutenant des réseaux dans nos quartiers, ils démantèlent un centre social sans même proposer une utilisation alternative. Ou c’est peut-être la poursuite de cinq années d’abandon et de négligence d’un bâtiment dans l’un des quartiers les plus exclusifs de la capitale. Et ils appellent cela « intérêt général » et « priorité » en temps de pandémie. Read More

Lyon: communiqué de l’intersquats sur la situation en cette période de crise sanitaire

Point sur la situation des squats en période de crise sanitaire.

Depuis des années des squats sont ouverts pour faire face à des situations inhumaines. Nous, habitant.e.s des squats et militant.e.s-soutiens, revendiquons le fait de mettre actuellement à l’abri plus de 1 000 personnes à Lyon et dans ses environs.

Le gouvernement a annoncé la réquisition de 2 000 chambres d’hôtel pour toute la France alors qu’à Lyon seulement, 9000 places seraient nécessaires pour loger les sans-abri.

Dès les premières alertes gouvernementales concernant l’épidémie, les squats ont réagi : diffusions d’informations, explications et affichage des gestes barrières, diffusion des attestations, achat et installation des produits d’hygiène nécessaires à la lutte contre propagation du virus. Ensemble, nous avons organisé leur approvisionnement en denrées alimentaires. Tout cela grâce à la convergence des solidarités. Encore actuellement, la santé des habitants repose essentiellement sur la veille collective des habitants. Read More

Zurich: une autre maison vide occupée

Aujourd’hui, mercredi 22 avril, une autre maison vide a été occupée à Zurich pour offrir aux personnes précaires un logement sûr et une protection contre le virus corona.

La semaine dernière déjà, des personnes proches de nous étaient occupées à atteindre le même objectif. Toutefois, beaucoup de choses n’ont pas changé depuis lors et nos préoccupations demeurent donc. L’état d’urgence frappe encore plus durement ceux pour qui les circonstances étaient déjà difficiles auparavant. Car beaucoup se réjouissent actuellement de l’assouplissement imminent des mesures, se sont isolés ou lancent des phrases de théorie darwiniste sociale ou de conspiration. Les derniers ragots du personnel infirmier se sont calmés et la barrière des cadeaux est vide. Le mot « solidarité » est laissé comme le mot vide en lequel il a dégénéré. Mais il y a encore des gens parmi nous pour qui le confinement a entraîné un stress constant et qui n’ont pas été en mesure de faire face au virus à notre manière, comme le reste d’entre nous. Aux personnes qui ont échappé aux mesures coercitives jusqu’à présent, mais qui ont plus que jamais des difficultés, notre solidarité vous appartient. Une solidarité concrète. Read More

Zurich: mobilisation et appel à la solidarité

Alors que la ville est bombardée par le slogan « Restez chez vous. Je vous en prie. Tout le monde  » la mairie appelle les gens à se retrancher dans leur propre maison, elle donne aux squatters de Juch un ultimatum de 4 jours jusqu’à ce qu’eils quittent les lieux.

Ainsi, dans l’ombre de la crise du Coronavirus, les gen.tes sont chassé.es de chez elles et de chez eux et la liberté culturelle est détruite. Cela se passe sans qu’il soit nécessaire de donner des raisons, d’annoncer les plans ou de montrer un permis de construire. Les dernières semaines ont probablement provoqué quelques rêves humides parmi les autoritées et il n’est donc pas vraiment surprenant qu’un vent violent souffle contre nous en ce moment. Néanmoins, nous restons sans voix face à l’impudence du gouvernement de la ville, qui d’un côté se moque de la solidarité et en même temps impose des mesures répressives complètement contre productives à l’encontre d’un projet de gauche. Samedi dernier, le prétexte du Coronavirus a été utilisé pour tenter de tuer dans l’œuf la manifestation « La sécurité pour tous les réfugiés« , à l’épreuve des pandémies. Bien que toutes les mesures de précaution recommandées par la Confédération soient mises en œuvre, il n’est pas possible dans cette ville de descendre dans la rue pendant une manifestation. Cependant, il semble justifié que le Département social mette les habitant.es d’un squat à la rue sans donner de raison ? Read More

Zurich: menace d’expulsion à Juch

Le 20 avril, nous avons reçu un courrier de la ville de Zürich concernant les utilisations possibles du site de Juch. La lettre du ministère des affaires sociales nous informe que le terrain de Juch doit être préparé pour une utilisation future potentielle à partir du lundi 27 avril. Les travaux de reconstruction et de démolition doivent également commencer le 27 avril. Par conséquent, nous, les squatters et les utilisateur.trices de la zone de Juch, sommes prié.es d’évacuer les lieux avant minuit le vendredi 24 avril. Nous devons nettoyer en quatre jours l’endroit que nous avons contruit pendant six mois.

La ville de Zürich appelle à l’évacuation de la zone avec le slogan « Restez chez vous. Je vous en prie. Tout le monde » la population à rester à la maison. Les personnes qui vivent ici n’ont pas de résidence secondaire. Leur maison est à Juch. Si Juch est évacué, il y aura plusieurs dizaines de personnes qui n’auront nulle part où aller pour se protéger et protéger les autres. Read More

Bretignolles-sur-Mer (85): Expulsion de la Zad de la dune. Face à la fascisation : rage, solidarité, organisation !

Evacuation en plein confinement

Mercredi 08 avril 2020, on nous a expulsé•es de la ZAD de la Dune à Brétignolles-sur-mer. C’était pas une « vraie » expulsion comme ça a pu être relayé dans certains médias [1], mais une opportunité à saisir pour les opposant•es à la lutte, la municipalité et les services exécutifs et répressifs. Une opportunité à ne pas laisser passer pour récupérer le terrain.
Dans la matinée, une altercation a eu lieu entre une voiture de civils et des habitant•es de la ZAD : un chiot meurt écrasé, le ton monte et les gendarmes arrivent rapidement sur les lieux. Un copaine a été embarqué après avoir été tabassé et tasé plusieurs fois et les voitures sont retirées de la route des chicanes.
Aux alentours de 19h30, on s’est retrouvé•es face à un grand déploiement de forces de l’ordre : enquêteurs, escadrons du PSIG, hélicoptère, drone. Très vite on est nassé•es, puis, prétextant un contrôle d’identité général, emmené•es dans différentes gendarmeries du département, y compris celleux déjà en possession de leurs papiers. Nous sommes conscient•es que « posséder des papiers » est un privilège qui n’est pas donné à tout le monde, ce qui n’empêche pas d’affirmer que nous continuerons de dénoncer tous les contrôles d’identités, abusifs par nature, et ici en particulier. Quel besoin y avait-il d’emmener celleux qui étaient en possession de leurs titres d’identité au moment de cette prétendue vérification effectuée sur la ZAD ? Aucun sinon celui de faciliter son démantèlement, en laissant le champ libre à la milice du maire. Read More

Madrid: le gouvernement veut expulser La Ingobernable dans les 24 heures malgré l’état d’urgence

Ce mardi 14 avril, nous avons appris par une publication dans le BOE (journal officiel) que le ministère de la justice nous donnait 48 heures pour quitter le nouvel espace occupé par La Ingobernable dans la rue Alberto Bosch nº 4.

La date limite est aujourd’hui. Et nous ne sommes pas seulement confrontés à une nouvelle démonstration du manque absolu d’intérêt pour le dialogue entre ce ministère et le ministre Juan Carlos Campo, mais aussi à un usage particulier du droit d’une administration qui a décidé que sa priorité au milieu du confinement est de reprendre un processus tel que l’expulsion de La Ingobernable, en omettant même le droit d’allégation, tout cela pour priver Madrid d’un espace autogéré. Dans ce cas, il y a plusieurs raisons pour lesquelles il nous semble être un décision particulièrement minable.

Premièrement, nous ne pouvons pas comprendre, même de loin, comment ce gouvernement a fixé comme priorité, dans le contexte actuel, la reprise du processus administratif d’expulsion de ce centre social. Un lieu qui, comme nous l’avons déjà défendu dans notre précédent communiqué, sera essentiel, comme le reste des centres sociaux, pour le scénario post-confinement. Read More

Liège: Food Not Bombs et violences policières

Ce dimanche 12 avril, une intervention policière particulièrement violente a eu lieu lors de la distribution hebdomadaire de nourriture Food Not Bombs, qui est un espace-temps où se réunissent des personnes pour la préparation et la distribution de nourriture gratuite à tout.e.s celleux qui en ont envie/besoin.
Depuis plusieurs années, Food Not Bombs offre un espace de solidarité et de liberté, non seulement pour la distribution de repas végan mais également un moment de partage et d’échange s’opposant aux dogmes capitalistes. Se réappropriant l’espace public comme lieu de vie et d’interaction, la distribution se déroule généralement sur l’esplanade St. Léonard.
Vu les conditions particulières liées aux COVID-19, le CC Kali a mis depuis 4 semaines à disposition ses locaux afin que les règles d’hygiène et de confinement puissent être respectées.
C’est donc en face de ce lieu que s’est déroulé l’altercation dimanche dernier. Read More

Bretignolles-sur-Mer (85): la ZAD de la Dune expulsée au mépris du confinement

Mercredi 8 avril 2020, en fin de journée, alors que la France se cloître face au Coronavirus, la « ZAD de la Dune », à Bretignolles-sur-Mer est expulsée. Les gendarmes sont mobilisées et les cabanes incendiées par des soutiens du maire, fer de lance du projet contesté. Finalement, deux condamnations à de la prison ferme et un constat : pour expulser des opposant·es, les autorités ont enfreint les règles de confinement.

Cette histoire remonte à plusieurs années. Le projet : un port de plaisance d’une centaine de places pour attirer le tourisme nautique à Bretignolles-sur-Mer. Christophe Chabot, maire et président de la communauté de communes en rêve mais, depuis début octobre, des opposant·es se sont installé·es sur les terrains dévolus aux travaux.

Six mois plus tard, en plein confinement, une quinzaine de personnes est encore sur place. Pandémie oblige, le nombre d’occupant·es de cette « Zone à Défendre » a baissé. Le 8 avril pourtant, vers 18h30, ils et elles voient arriver les premiers camions de la gendarmerie. Rapidement, le PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie Nationale), un groupe militaire dédié, entre autres, aux actions antiterroristes, arrive aussi sur place. L’expulsion est lancée. Read More

Zurich: des nouvelles des nouveaux squats à Altstetten

Le jeudi, nous avons occupé quatre maisons à Zurich Altstetten. Cette action est un signe de solidarité inclusive. Bientôt, la première maison sera remise à des personnes qui sont constamment exclues de la société et oubliées. La situation actuelle varie d’une maison à l’autre. Nous avons connu des réactions de solidarité de la part des propriétaires, ainsi que de l’incompréhension et du rejet.

On nous demande souvent pourquoi nous occupons et ne choisissons pas la voie « légale » :

1. nous défendons le fait que tout le monde peut vivre de manière autodéterminée. Ils peuvent décider eux-mêmes où, comment et avec qui ils vivent. Nous avons occupé ces maisons afin d’occuper notre privilège de partager avec des personnes qui ne peuvent le faire elles-mêmes en raison de la répression. Read More

Zurich: nous avons occupé quatre maisons à Altstetten

Comme toute urgence, celle-ci frappe le plus durement celles et ceux pour qui les circonstances étaient déjà difficiles auparavant.

Afin de protéger la population, le Conseil fédéral appelle chacun.e à rester chez soi par solidarité. Alors que la majorité des Suisses ont le privilège de pouvoir se retirer dans une maison, celles et ceux qui ne le peuvent pas sont laissé.es dehors dans le froid. Certaines personnes n’ont pas de papiers, leurs droits sont bafoués. Ces personnes sont illégales, isolées et ignorées. Beaucoup d’entre elles sont enfermées dans des espaces confinés dans des centres dits d’asile, dans des prisons et des camps. Leur liberté et leur autodétermination leur sont refusées. Une fois de plus, d’autres personnes sont « tombées entre les mailles du filet » – elles n’ont pas leur place dans la méritocratie. Notre société accepte la mort prématurée de toutes ces personnes, car les mesures de protection ne semblent pas s’appliquer à elles. Cette situation était déjà intolérable avant le Coronavirus. Il est maintenant encore plus clair que cela ne peut pas continuer ainsi pendant une journée. Read More

Brême (Allemagne): sabotage de voitures de deux sociétés immobilières

Nous devrions rester à la maison et éviter tout contact avec les autres. Nous devrions être solidaires, car si nous ne le faisons pas, on répand ce virus mortel. On se perd dans les nouvelles des médias. Nous sommes dans un état de sidération.

La pandémie est une réalité et nous en porterions toutes et tous la responsabilité. La responsabilité face au fait d’endiguer la maladie. Mais aussi la responsabilité vis-à-vis de l’évolution de la société. Nous ne sommes pas tou.te.s « dans le même bateau » seulement parce que nous pouvons tou.tes être touché.e.s par la maladie. La pandémie, ou plutôt la manière d’y faire face, empire les conditions de vie déjà précaires de toute manière. Beaucoup de personnes s’endetteront, n’ont aucun revenu ou sinon trop faible et sont encore et toujours contraintes de payer des loyers élevés. Les sociétés immobilières continuent de s’enrichir et celles qui sont de toute façon marginalisées encaisseront le fardeau de la crise. Dans le même temps, les mesures de l’État pour lutter contre le virus accélèrent les évolutions de la société autoritaire. Read More

Madrid: imaginez ne pas avoir de centres sociaux

La semaine dernière, au milieu de toute l’agitation provoquée par la crise sanitaire actuelle, nous avons été stupéfait.es par la publication dans le BOE (journal officiel) de la reprise de la procédure administrative d’expulsion du nouveau centre social de la rue Alberto Bosch nº 4. Bien que le 14 mars dernier, avec le décret royal de Covid19 , toutes les procédures administratives, y compris la nôtre, aient été suspendues, le ministère de la justice a décidé de la reprendre pour des « raisons de santé publique ». Comme nous l’avons rendu public, notre activité dans le bâtiment est suspendue depuis la déclaration de l’état d’urgence, suite aux recommandations et restrictions mises en œuvre pour freiner l’épidémie. Nous en concluons évidemment que la précipitation à reprendre la procédure d’expulsion repose sur une volonté politique. Profitant de l’état d’exception qui nous empêche de nous défendre, l’intention est de mener une nouvelle agression contre les centres sociaux autogérés et de priver la ville de Madrid d’un espace essentiel pour les mouvements sociaux.

Cette situation nous amène à nous poser certaines questions : quel sera le rôle des centres sociaux dans la période à venir ? Est-il vraiment pertinent, au milieu de cette gigantesque crise systémique, qu’un espace comme le nouveau centre social de l’Ingobernable disparaisse ? Peut-on imaginer un Madrid sans centres sociaux ? Read More