Cape Town (Afrique du Sud): jours de résistance aux expulsions à Kraaifontein

Depuis le 20 juillet 2020, plusieurs bâtiments d’habitation, pour la plupart auto-construits par leurs habitant⋅e⋅s, ont été démolis par les autorités sud-africaines, à Kraaifontein, en banlieue de Cape Town.

Des manifs, des émeutes et des rassemblements ont lieu régulièrement depuis près de deux semaines pour protester contre ces expulsions. Le dimanche 26 juillet, des affrontements ont eu lieu entre des habitant⋅e⋅s et les forces de l’ordre. Les flics ont été caillassés, des véhicules ont été incendiés (dont au moins un véhicule de la police). Des pneus ont été brûlés en différents endroits de la ville pour bloquer les routes principales R300 et Tygerberg Raceway. Les flics ont fait usage de flashballs et de grenades assourdissantes pour disperser les émeutier⋅e⋅s, au nombre d’au moins un millier selon la presse sud-africaine. Read More

Calais: les expulsions s’enchaînent, les associations dénoncent un « cycle infernal »

Un nouveau camp de migrants a été démantelé jeudi matin dans le bois de Dubrulle, près de la zone industrielle des Dunes à Calais. Les associations dénoncent le « cycle infernal » d’une politique « de plus en plus répressive » qui pousse les exilés du nord de la France à se cacher, au risque de les fragiliser davantage.

« Avec l’arrivée de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, la situation est encore pire qu’avant à Calais ». Siloé, coordinatrice de l’association Utopia 56 à Calais, assiste, désabusée aux démantèlements quotidiens des camps de migrants de cette ville du nord de la France. « Il y en a toujours eu mais les choses se sont accentuées ces dernières semaines », abonde Elise du collectif Human rights observers (HBO), jointe par InfoMigrants. « Les autorités mettent en place une politique plus répressive dont le seul but est de ‘protéger la frontière’ comme ils disent », continue la militante.

Jeudi 30 juillet, un nouveau démantèlement a eu lieu dans la zone industrielle des Dunes, dans le bois Dubrulle, où vivaient au moins 300 migrants – c’était déjà là que le 10 juillet, un camp d’environ 500 personnes avaient été évacuées « violemment » selon les associations. Read More

Aubervilliers: expulsion du camp de migrants du canal Saint-Denis

Près de 1 500 migrants ont été « mis à l’abri » mercredi lors de l’expulsion (l’évacuation) du campement d’Aubervilliers, dans le nord de Paris. Les associations redoutent la reformation d’un campement d’ici quelques semaines. Elles dénoncent des démantèlements à répétition sans réelles solutions.

Le campement de migrants situé le long du canal Saint-Denis à Aubervilliers, dans le nord de Paris, a été expulsé (évacué) mercredi 29 juillet. Dès 6h du matin, une importante présence policière quadrillait la zone, où étaient installées près de 1 500 personnes.

« Cette opération est la suite logique de toutes celles que nous avons conduites déjà depuis plusieurs mois », a déclaré à la presse le préfet de police de Paris, Didier Lallement, présent sur place. « Je souhaitais évacuer les campements qui étaient en périphérie de Paris et faire en sorte que sur l’ensemble du secteur de la police de Paris et des trois départements limitrophes [les migrants] ne se regroupent pas dans les camps », a-t-il ajouté. Read More

Aubervilliers: au camp du canal Saint-Denis, les personnes migrantes « laissées à l’abandon »

Ce mercredi 29 juillet, le camp du canal Saint-Denis à Aubervilliers devrait être démantelée par les autorités annoncent des associations d’aide aux personnes migrant.es. Le lieu accueille plus de 1200 personnes dans des conditions extrêmement précaires. Une expulsion qui n’a rien d’inédit, les « mises à l’abri » ou « évacuations » , selon les termes des autorités, se répètent inlassablement en France. Un problème que les autorités refusent de prendre à bras le corps.

Entre Aubervilliers et Saint Denis, le long du canal, Brahim sort de sa tente écrasée par le soleil. Il explique être là depuis 3 mois, avec sa femme et son nouveau-né. Comme les autres, il fait la queue malgré la chaleur pour récupérer du gel hydroalcoolique, des masques, des T-shirts et un peu de shampooing. Une aide distribuée par l’association Utopia 56. Dépité, Brahim fouille les cinq cartons posés à même le quai remplis de vieux vêtements « cet endroit n’est pas possible pour mon enfant » explique t-il « ce n’est juste pas possible. C’est ça l’Europe? La France, c’est comme l’Afrique ?! Ma vie est brisée. » La règle : un kit sanitaire, un T-shirt, un pantalon par personne, Pas plus. Il faut que tout le monde puisse se servir. Au final, près de 150 personnes profitent de la distribution mais rapidement les stocks partent. Il ne reste que des pantalons trop grands. Read More

Montpellier: le préfet de l’Hérault fabrique par dizaines les familles SDF du “monde d’après”

Le Centre social autogéré de la rue Bonnard a été vidé de ses occupants ce mercredi matin. Et le Casa del Sol définitivement fermé

C’était pendant le confinement. On pouvait rencontrer des membres d’associations humanitaires, de défense des droits, qui sentaient comme un frémissement positif dans leurs relations avec les autorités ; la Préfecture de l’Hérault au premier rang. Pour l’encadrement des mineurs non accompagnés, la mise à l’abri des personnes errantes, le suivi sanitaire des plus précaires, le secours alimentaire, le dépistage du COVID, etc, les services d’État, officiellement chargés du traitement de ces questions, étaient trop contents de convoquer les associations en réunion, et miser sur leurs compétences alors que l’incurie des organismes officiels tournait au danger sanitaire public.

Brutalement, toutes illusions dissipées, ces bonnes volontés sont ramenées à la réalité du monde d’après. Semblable à celui d’avant. Peut-être en pire. Soit : soit la fonction essentiellement coercitive de l’appareil d’État, dans son contrôle social et policier des populations, particulièrement les plus démunies. Le pire étant de constater le peu de monde – deux à trois dizaines – de militants réduits à assister, démunis, à l’évacuation du Centre social autogéré de la rue Bonnard ce mercredi matin. Read More

Notre-Dame-des-Landes: des gendarmes expulsent sur l’ex ZAD

Alerte, besoin de soutien immédiat !

Depuis cette nuit (16 juillet 2020), plus de 300 Bleus, soit trois escadrons de gendarmes mobiles ainsi que divers engins et matériel de chantier sont en action pour expulser autour de la D281 (ex-route des chicanes dans la Zad de Notre-Dame-des-Landes). Read More

Montpellier: nouveau risque d’expulsion des demandeurs d’asile d’Euromédecine

Les deux cents résidents africains du foyer autogéré craignent un passage à l’acte de la part du Préfet.

Issues d’une réunion tenue avec des représentants d’associations de soutien aux migrants, des informations inquiétantes sont parvenues aux occupants des laboratoires laissés vides par l’Institut Bouisson Bertrand à Euromédecine. La menace d’une mise à exécution des décisisons de justice à leur encontre serait désormais imminente. Du reste, elle correspond à des déclarations générales du Préfet de l’Hérault dans ce sens, se faisant fort de vider tous les squats montpelliérains (et réaliser ainsi une brillante politique d’abandon dans les rues d’au moins cinq cents SDF supplémentaires).

Les semaines dernières ont déjà vu l’extinction du Casa del Sol, en grande partie déserté par son noyau historique, de manière anticipée. La période de confinement a favorisé les remises en cause au sein même du projet, et l’évaluation d’un rapport de force par trop défavorable. En plein centre ville, le Casa aura été, une année durant, un lieu incontouranle pour les pratiques solidaires (sa freepicerie tout particulièrement), pour le soutien aux luttes (avec notamment les réunions intersectorielles du mouvement des retraites), et d’ouverture artistique (street-art et soirées musicales, souvent pointues, même si ces dernières, avec leur succès d’affluence, auront provoqué leurs habituelles retombées problématiques). Tout ailleurs, à Agropolis, les forces de l’ordre ont également forcé le sort contre la gigantesque Soucoupe, ses méga-teufs, et la difficulté à y faire nombre autour d’un projet dans la durée. Read More

Calais: des tensions éclatent lors de l’expulsion d’un campement de migrants

Dans la matinée de vendredi, les forces de l’ordre ont procédé à Calais au démantèlement d’un campement abritant quelque 500 migrants. Les associations dénoncent une « évacuation violente » et une opération « inutile ».

« L’évacuation a été très violente ». Yolaine Bernard, bénévole de l’association Salam, n’en revient pas. Vendredi 10 juillet au matin, plus de 500 migrants ont été expulsés de leur campement insalubre situé dans la zone industrielle des Dunes, à Calais.

« Au total, 519 personnes isolées, réparties dans 16 bus, ont été prises en charge et transportées vers des centres situés dans la région Hauts-de-France et d’autres régions françaises », précise la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué. « Treize personnes (familles et mineurs) ont été orientées vers des centres d’hébergement et de réadaptation sociale. Enfin, vingt personnes en situation irrégulière ont été interpellées en vue d’un placement en retenue administrative », ajoute-t-elle. Read More

Marseille: expulsion illégale du 12 rue Breteuil. Appel à témoignage et à soutien

Plusieurs mineurs isolés de Saint Just et des solidaires ont été arrêtés par les flics pendant l’expulsion du squat du 12 rue Breteuil, après une journée à avoir été harcelé par des fachos et les hommes de main des proprios de l’immeuble. Appel à rassemblement maintenant devant le commissariat de Noailles, et à appel à témoignages, vidéos et photos de la journée!

« Appel à rassemblement immédiat devant le commissariat de Noailles suite à l’expulsion et à l’arrestation de solidaires et mineurs occupant l’appartement 12 rue Breteuil. » Collectif 59 St Just

Appel à témoignages. Pour tout.e.s ceux et celles qui ont des images, des vidéos, ou qui sont prêt à témoigner de ce qui c’est passé depuis hier, contactez le collectif à collectif59stjust [at] gmail [point] com !
Vous pouvez aussi appeler la legal team au 07.53.05.25.30, ou écrire à legalteam-marseille [at] riseup [point] net. Read More

Athènes: action de solidarité pour Dervenion 56. Un appel international à la solidarité

Le vendredi 26 juin, à Exarcheia, l’Etat grec a expulsé et scellé le squat Dervenion 56 et le bâtiment de Dervenion 52. Un rassemblement de solidarité s’est immédiatement tenu sur la place Exarcheia pendant plusieurs heures et, dans la soirée du même jour, une manif de solidarité a été organisée avec la participation de 300 personnes. La manif s’est terminée au squat Dervenion, des barricades ont été installées autour du périmètre, puis des camarades ont brisé les blocs de béton de la honte. La police n’est jamais venue et après quelques heures, les manifestant-es sont parti-es. Les flics anti-émeutes ont de nouveau mené une opération le lendemain matin, construisant à nouveau un mur de briques devant la porte du squat. Selon les informations, dans les jours suivants, diverses actions de solidarité ont suivi, une manifestation a eu lieu dans Ermou, la principale rue commerçante d’Athènes, où des slogans ont été criés, et apparemment certaines personnes ont attaqué de grandes marques internationales de vêtements dans le centre ville occupé par la police. Même Costas Bakogiannis, riche neveu du Premier ministre, maire d’Athènes, n’a pas pu échapper à la colère provoquée par les expulsions. Le pionnier de la gentrification et ses gardes du corps ont été attaqués avec des cafés et d’autres objets par des dizaines de personnes lors d’un festival local de renom. Les jours suivants, une nouvelle marche a eu lieu à Exarheia où des camarades ont démoli les entrées des squats expulsés de migrants à Themistokleous 58 et Spirou Trikoupi 15. Tous ces jours, des textes de solidarité ont été rédigés et des banderoles ont été placées en divers endroits de Grèce. Read More

Madrid: la Haute Cour de justice juge que l’expulsion de l’Ingobernable était illégale

La Haute Cour de justice de Madrid (TSJM) s’est prononcée sur deux recours déposés par le centre social en juin et novembre 2019, confirmant que la mairie de Madrid n’avait pas la légitimité pour procéder à l’expulsion mais affirmant que « les dommages ne sont pas irréparables ».

Une victoire amère pour les voisines de Madrid. La justice est d’accord avec La Ingobernable et montre à quel point les intérêts partisans sont au-dessus de la légalité et du bien commun. La TSJM s’est prononcée en faveur du centre social La Ingobernable, arguant que « la mairie de Madrid manque de légitimité » concernant l’expulsion qui a eu lieu le 13 novembre 2019 dans la Calle Gobernador 39.

La Ingobernable a dénoncé que « le conseil municipal n’avait pas la légitimité pour initier et traiter le processus d’expulsion parce qu’il y avait une affectation en cours à la Fondation Ambasz et qu’en tout cas ils auraient dû initier la procédure par le droit pénal » explique Naomi Abad, avocate de Red Jurídica qui a déposé le recours auprès du TSJM en juin 2019. « L’administration était parfaitement consciente qu’elle n’avait pas la légitimité pour le faire et pourtant elle a ordonné la procédure d’expulsion. Read More

Caen: expulsion du squat de l’ancien collège Guy Liar à Mondeville

Mercredi 24 juin, dès 6h du matin, la préfecture du Calvados a procédé à l’expulsion d’un squat à Mondeville, l’ancien collège Guy Liard rue Albert Bayet à la demande du propriétaire des lieux, le conseil départemental et avec l’accord de la mairie de Mondeville. Quatre familles étaient hébergées dans quatre anciens logements de fonctions, deux autres familles et des célibataires vivaient dans un ancien bâtiment administratif depuis le 4 janvier dernier. Au total, une quarantaine de personnes, dont une quinzaine d’enfants, a été expulsée ce matin. La préfecture a communiqué dès 6h15 sur les réseaux sociaux, elle propose une solution de relogement d’une semaine à l’hôtel après avoir étudié les situations individuelles, et elle « invitera les ressortissants étrangers en situation irrégulière à quitter le territoire national » ! C’est à dire que les familles seront soit assignées à résidence à l’hôtel (contrôle judiciaire quotidien au commissariat, obligation d’être présent à l’hôtel de 18h à 21h…), soit déportées au CRA (Centre de Rétention Administratif) de Oissel près de Rouen (celui de Rennes est fermé et rouvre le 30 juin prochain) en attente d’une hypothétique expulsion.

Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, la trêve hivernale a été prolongée jusqu’au 10 juillet prochain, cette mesure s’applique à l’ensemble des squats qui sont de la compétence du Tribunal d’Instance (dix sur douze squats actuellement). Ce squat était expulsable depuis le 21 février dernier sur décision du Tribunal Administratif, par conséquent il ne pouvait pas bénéficier de la trêve hivernale d’un point de vue juridique. Néanmoins, vu les circonstances actuelles, il est parfaitement scandaleux de jeter des dizaines de personnes à la rue après une semaine de relogement à l’hôtel où d’envisager leur expulsion dans certains cas. Read More

Saint-Étienne: communiqué de la Maison des Peuples suite à l’expulsion

Vendredi 19 juin, à 10h30, une centaine de policiers sont mobilisés rue Gambetta à Saint-Étienne, ils viennent expulser la Maison des Peuples, le Bourgeon.
À ce moment-là, nous sommes 7 à l’intérieur. Certain.e.s d’entre nous se reposent à l’étage, tandis que d’autres sont sur le toit, en train de coudre une banderole « Stop au Racisme d’État ».
La porte vole en éclats, une cinquantaine de policiers pénètrent les lieux pour nous interpeller. Ils sont si nombreux à l’intérieur qu’ils peinent à nous faire traverser les couloirs vers la sortie, alors que nous n’opposons aucune résistance. Une partie d’entre nous attend un long moment qu’une policière vienne effectuer les palpations, tandis que les autres sont emmenés au commissariat. Arrestation, menottes, placement en garde-à-vue. Certain.e.s d’entre nous ont pu récupérer leur sac à dos, nous perdons un mégaphone, une visseuse, trois duvets, un camping gaz, des tissus et matos de couture, une super salade amenée par une amie en soutien, des cordes, et le merveilleux seau qui nous permettait de partager café, eau, viennoiseries et petits mots doux avec les gens présent.e.s sur la place des Ursules. Read More

Lyon: expulsion du squat rue de Bourgogne à Vaise

Expulsion illégale, le capital au détriment du social

Lundi 8 juin 2020, un bâtiment occupé a été expulsé illégalement. Il était vide depuis plusieurs années et appartenait à la Métropole de Lyon. La police avait constaté la présence des occupant·es depuis plus de 48h, mais sous les ordres des pouvoirs publics locaux, elle a procédé à une expulsion hors-délais, sans respect de la procédure judiciaire. Face à l’abandon des pouvoirs publiques à l’égard des personnes sans-abri, à l’aggravation de la précarité de leur situation pendant le confinement, à la gestion calamiteuse de la situation par les services d’hébergement d’urgence, l’occupation (la réquisition) de ce bâtiment était une alternative urgente et nécessaire.

Un constat : le confinement et le déconfinement ont accentué la gravité de la situation des personnes sans-abri

La crise sanitaire liée au Covid-19 a permis une nouvelle fois de constater le peu de considération apportée par l’État et ses représentant·es aux personnes sans-abri, que cela soit au niveau national ou local. Read More

Marseille : la fin brutale du squat St-Just évacué après un incendie

Entre 100 et 150 migrants, dont des familles avec enfants, ont été évacués lundi dans la précipitation du squat St-Just à Marseille, où un incendie s’est déclaré au petit matin. Ouverts depuis fin 2018, les lieux étaient sous le coup d’une procédure d’expulsion.

« C’est très brutal, ça ne devait pas se passer comme ça. » Bénévoles et habitants du squat St-Just à Marseille sont sous le choc : un incendie s’est déclaré tôt, lundi 8 juin, alors qu’une procédure d’expulsion était en cours. « Le feu a pris au rez-de-chaussée au fond du couloir dans la pièce que l’on appelle ‘la chapelle’. Cette pièce servait au stockage de vêtements, chaussures, outils ou encore linge de maison et n’a jamais était habitée. Il y avait beaucoup de fumée, heureusement, personne n’est blessé », explique à InfoMigrants une bénévole du Collectif 59 St-Just, qui aide au fonctionnement du lieu depuis son ouverture en décembre 2018. Read More