Dijon: « Si l’État proposait des logements, qui irait ouvrir des squats ? »
Récit de l’expulsion de personnes exilées de leur logement situé rue des Marmuzots. Entretien avec un demandeur d’asile tchadien, réalisé au Quartier Libre des Lentillères, qui héberge temporairement une partie des personnes expulsées.
Mardi 20 juin, la police est intervenue en force pour expulser des personnes exilées de leur logement situé rue des Marmusots à Dijon. Alors que les services de la préfecture prétendaient proposer une solution d’hébergement pour une partie d’entre eux, ces personnes se sont vues « offrir » trois nuits d’hôtel… les autres finissant par dormir dans la rue. Finalement, une partie des personnes expulsées a trouvé refuge au Quartier des Lentillères, dans des conditions précaires et sans perspective d’hébergement durable.
Comment ça s’est passé le jour de l’expulsion ?
L’expulsion ça a été très difficile, et après l’expulsion aussi. C’est à dire que pendant deux jours les gens ont dormi dans la rue parce qu’ils ne savaient pas où aller. Et après, un grand merci à tous les collectifs de nous laisser venir ici.
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France: quand faire la fête devient politique
Avec l’essor de la musique électronique depuis les années 1990, de nouveaux styles musicaux tels que la techno et la house sont apparus, tout comme de nouvelles manières de faire la fête. Appelées «teufs» en français, ces réunions festives rassemblent divers individus rejetant la société actuelle et aspirant à un mode de vie alternatif.
De bon matin, entre deux caissons, se font encore entendre les basses profondes traversant les corps suant après de longues heures passées à se trémousser. Même pas 10 degrés dehors, une nuit de rave et pas très frais, les «teufeurs» ne sont pas prêts à trépasser. Les amoureux du beat ne se sont pas uniquement rassemblés pour «taper du pied». Il existe un lien fort entre la «teuf» et certaines revendications politiques. Read More
Berlin: entretien avec la Liebig34 qui résiste à l’expulsion
La lutte anticapitaliste est une lutte intersectionnelle. Liebig34 en fournit un exemple parfait. Dans leur lutte contre le capitalisme, le patriarcat et le logement en tant que marchandise, iels ont été le symbole du féminisme queer radical pendant 30 ans. Aujourd’hui, le projet est confronté à la menace d’une expulsion. Le projet de Liebig34 est précieux et inspirant, il ne peut être supprimé. Liebig34 reste ! Cette interview permet de se rendre compte de l’immense valeur de Liebig34 et espère encourager l’action et la solidarité.
Quelle est l’histoire de l’origine de la Liebig34, qu’est-ce que c’est, et quels sont ses principaux principes, valeurs et objectifs ? Quels ont été les plus grands changements de ces 30 dernières années ? Et qu’est-ce qui a maintenu la Liebig34 en vie et active pendant tout ce temps ?
La Liebig34 a été squattée à l’origine le 30 juin 1990, l’été qui a suivi la chute du mur de Berlin, où de nombreux bâtiments sont restés vides. La maison se trouve à l’angle de la Rigaer Straße, un endroit particulièrement connu pour son histoire d’occupations. Read More
Grèce: Nouvelle Démocratie, le nouveau visage de la violence étatique
Un point de vue d’Exarchia à l’approche de l’épreuve de force. Interview d’un anarchiste d’Athènes sur la situation actuelle.
Le quartier d’Exarcheia à Athènes, en Grèce, est connu dans le monde entier comme un épicentre de l’anarchisme combatif. Pendant de nombreuses années, les anarchistes et les réfugiés ont travaillé ensemble pour occuper des bâtiments, créant des collectifs de logement et des centres sociaux qui fournissent une variété de services hors du contrôle de l’État. Dès le mois d’août, le nouveau gouvernement a mené une série de raids massifs ciblant les immigrants, les anarchistes et autres rebelles, tout en révoquant l’autonomie précédemment accordée aux universités et en introduisant un large éventail de nouvelles mesures et technologies répressives. Aujourd’hui, le gouvernement a donné deux semaines à toutes les occupations restantes en Grèce pour conclure des contrats de bail avec les propriétaires, sous peine de subir le même sort. Cette date limite coïncide avec le 6 décembre, jour que les anarchistes observent depuis dix ans comme l’anniversaire de l’assassinat policier d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, et du soulèvement qui a suivi.
Le nouveau parti au pouvoir en Grèce, appelé à juste titre Nouvelle Démocratie, est décrit par certains médias comme de « centre droit », par opposition aux partis fascistes purs et durs comme Aube Dorée ; en fait, Nouvelle Démocratie a puisé une grande partie de son programme répressif et xénophobe directement de la droite fasciste, tout en poursuivant un programme néolibéral en faveur du capital financier international. Le Premier ministre Kyriakos Mytsotakis, représentant héréditaire de la classe capitaliste dont le père était également Premier ministre, est un exemple de la caste politique qui cherche à détruire les dernières garanties protégeant les travailleurs et les pauvres tout en faisant de ceux qui résistent les boucs émissaires. Read More
Rio Grande do Sul (Brésil): deux vidéos à propos de la résistance Kaingang
[Deux vidéos réalisées en 2018 par le collectif Catarse. Activez les sous-titres !]
Lyon: « Les Rroms à l’extérieur de la ville à la rigueur mais pas dans un immeuble »
Expulsées deux fois en moins de deux semaines, des dizaines de personnes sont à la rue depuis le 20 août et se sont installées faute de mieux sur la place Sathonay. Face au quasi mutisme des autorités, des personnes prêtent assistance à ces familles et notamment le Collectif Ouvrons Les Yeux. Le Canut-infos du vendredi les a rencontrées le 31 août. Une partie de l’entretien radiophonique est restituée et recomposée ici. Vous pouvez aussi l’écouter en bas de l’article. Read More
Vitoria-Gasteiz (Euskal Herria): Errekaleor Bizirik !
5 épisodes radiophoniques d’entretiens avec des squatteureuses d’Errekaleor, à écouter sur le site des Pigeons voyageurs. Read More
Valencia (Espagne): interview avec quatre membres du CSOA L’Horta
À Valencia, dans le quartier de Benimaclet, précisément au bout de la Carrer de Diógenes Lopez Mecho, à côté de la Plaça Tretze Roses, se trouve le CSOA L’Horta. CSOA pour centre social occupé anarchiste. L’Horta, c’est une grande maison, quelques bâtiments annexes, et un grand jardin potager, d’où son nom, « jardin » en catalan/valencien. Le tout, squatté depuis le 29 mars 2012, après avoir été occupé une première fois entre 2005 et 2007.
Interview d’un membre de Squat!net
Le 1er mars 2017, zz., membre de Squat!net, a répondu par email à une demande d’interview faite par une étudiante parisienne. Nous en faisons profiter tout le monde ici…
– Comment fonctionne votre collectif ?
Squat!net existe depuis la seconde moitié des années 1990. C’est un collectif international, basé principalement en Europe (mais qui couvre des infos de partout dans le monde). Il fonctionne horizontalement, c’est-à-dire sans chef, sans hiérarchie. On est éparpillé-e-s dans plusieurs pays, et au sein d’un même pays (par exemple la France), éparpillé-e-s dans plusieurs villes. Donc on ne fait pas vraiment de réunions toutes les semaines… Aussi, parmi nous, certain-e-s sont concentré-e-s sur la maintenance technique des sites et du serveur, tandis que d’autres sont impliqué-e-s uniquement sur la production d’infos, écrivant ou relayant des textes sur le site. Rares sont celles et ceux qui cumulent les deux fonctions (mais il y en a), même si théoriquement ce serait mieux.
– Comment définiriez-vous le squat ?
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Interview du zine Désurbanisme
Interview publiée en novembre 2014 dans le n°3 du zine dijonnais Less drugs More pills.
1 – Pourquoi est ce que tu as voulu rédiger ce fanzine à la main ?
Alors j’ai pas voulu le faire à l’ordinateur parce que j’ai voulu pouvoir le faire partout et tout le temps, j’avais pas un ordi avec moi et de le faire à la main c’était beaucoup plus simple. Et puis j’étais anti-industrielle, j’aimais pas les trucs technologiques, par principe. Et puis c’était pas nécessaire d’utiliser un ordi, mon zine allait être fait grâce à une photocopieuse, et c’était déjà bien. Read More
Grèce: émission de radio sur les centres de santé autogérés
Il existe près de 50 centres de santé autogérés dans le pays, dont un certain nombre sont squattés. La plupart d’entre eux ont été créés pour faire face à la crise qui sévit depuis 2010. En avril 2015, Les Amis d’Orwell (Radio libertaire) sont allés à la rencontre de Marietta et Katerina, deux Grecques qui s’opposent à l’austérité imposée par l’Europe et participent à des initiatives dans le quartier d’Exarchia, à Athènes, temple des anarchistes depuis 1974.
Marietta milite à l’espace anarchiste autogéré Nosotros qui existe depuis 10 ans. Il a été impulsé par des anarchistes du quartier, souhaitant ouvrir un lieu de rencontre alternatif. Read More
Dijon: interview du squat féministe La Cyprine
Interview publiée en juin 2015 dans le n°4 du zine dijonnais Less drugs More pills.
Yo ! Une petite présentation ?
Tu es ce que tu manges, nous, on est la CYPRINE ! On est un crew de meufs qui vivent en non-mixité meufs-gouines-trans (MGT) dans une maison vegan antispéciste et non-chauffée.
Pourquoi ouvrir une maison non-mixte ? Parce qu’on ne trouve pas notre compte, même dans notre milieu, à Dijon. Au milieu de nos potes, en majorité mecs-cis normés on se sent carrément invisibilisé-e-s en tant que meufs, gouines et trans. On a ressenti le besoin de changer nos rapports aux mecs, pour ne plus devoir adopter des comportements virilistes et/ou assignés au genre masculin pour pouvoir exister et toujours dans une certaine mesure au risque de te faire réassigner à ta position de meuf dominée. On avait besoin de se sentir powerful au quotidien, avoir de la place sans devoir la prendre de force. Read More
Amsterdam: Le Kraakspreekuur, un service autogéré d’assistance au squat
Entretien, traduit de l’anglais, avec Rogier du Kraakspreekuur de l’est et Maks du Kraakspreekuur étudiant, à Amsterdam (Wertheim Park, 28 juillet 2013). Par Y et Z, deux Français-es impliqué-e-s dans le mouvement squat parisien (les notes en italique entre crochets ont été ajoutées a posteriori par Y et Z).
Y & Z: Que signifie Kraakspreekuur (KSU) ? Savez-vous quand et comment les KSU sont nés, dans quel contexte ?
Maks: Ça veut dire Heure d’Assistance au Squat [en néerlandais le terme “squat” est traduit dès les années 1960 par “kraak” et au pluriel par “kraken” – litt.“casser”, “briser”, “cambrioler”]. Read More